Satisfaction de vivre

Messages clés

  • En ce qui concerne la satisfaction de vivre, toutes les provinces obtiennent au moins un « A », et sept d’entre elles se classent parmi les 10 meilleurs du classement général, qui compare 24 provinces et pays.
  • La Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador, l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick occupent le sommet du classement général et décrochent un « A+ ».
  • Globalement, le Canada obtient un « A » et se classe 4e parmi les 16 pays de comparaison.

La satisfaction de vivre mise en contexte

La satisfaction de vivre est une mesure du bien-être subjectif. Étant donné que cet indicateur intègre l’opinion personnelle des gens au sujet des aspects de leur société qui sont les plus importants pour eux, la satisfaction de vivre de la population peut différer dans certains cas de ce à quoi on pourrait s’attendre au vu des mesures objectives – comme la disponibilité et l’incidence des ressources sociales et économiques. Ainsi, bien que des pays à hauts revenus comme la Suisse et la Norvège affichent des niveaux élevés de satisfaction de vivre générale, ces niveaux ne sont pas « aussi élevés que pourrait le laisser supposer une relation linéaire potentielle entre le produit intérieur brut (PIB) et la satisfaction de vivre moyenne1 ».

Cela ne signifie pas pour autant que les mesures subjectives de la satisfaction de vivre sont inutiles. En fait, la satisfaction de vivre est une évaluation utile de la performance de la société lorsqu’elle est examinée de concert avec d’autres mesures, objectives cette fois, car elle fournit des renseignements sur le ressenti des gens à propos des effets nets que les changements des conditions économiques et sociales ont sur leur vie2.

D’après les observations, il existe notamment une corrélation entre la satisfaction de vivre et des facteurs sociodémographiques et économiques comme l’âge, le revenu, l’éducation, l’emploi, la santé et les relations interpersonnelles de soutien3. Par conséquent, la mesure de la satisfaction de vivre permet de comprendre le bien-être général dans la société, ce qui peut aider celle-ci à s’assurer que les conditions sociales d’une vie agréable sont en place.

Comment mesure-t-on la satisfaction de vivre?

En 2013, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a établi un ensemble de lignes directrices pour mesurer le bien-être subjectif4. Ces lignes directrices ont contribué à créer une méthode officielle pour mesurer le bien-être subjectif et en rendre compte. Aux fins de ce bilan comparatif, nous avons utilisé les données de l’OCDE pour établir le classement international, tandis que nous nous sommes servis des données de Statistique Canada pour le classement provincial et territorial. Les données provenant de ces sources reposent sur des mesures comparables – p. ex. similarité de la formulation des questions, du format des réponses et de la méthodologie de l’enquête.

L’indicateur de la satisfaction de vivre de ce bilan comparatif correspond au score moyen des réponses à la question : « Quel sentiment éprouvez-vous en ce moment même à l’égard de votre vie? » Les personnes ont répondu à cette question à l’aide d’une échelle de 0 à 10, où 0 signifie « très insatisfait » et 10 « très satisfait »5. Le score de chaque pays, province ou territoire correspond à la valeur moyenne des réponses individuelles de ses habitants.

Comment les provinces s’en sortent-elles par rapport aux pays de comparaison?

Les provinces, et le Canada dans son ensemble, s’en sortent très bien par rapport aux pays de comparaison, avec des niveaux de satisfaction de vivre qui figurent parmi les plus élevés du classement général. Ainsi, quatre provinces font mieux que tous les pays de comparaison pour cet indicateur. La Saskatchewan (8,2), Terre-Neuve-et-Labrador (8,16), l’Île-du-Prince-Édouard (8,16) et le Nouveau-Brunswick (8,06) ont toutes décroché un « A+ », devançant les meilleurs pays du classement, à savoir la Suisse (8,05) et la Finlande (8,05).

Les six autres provinces obtiennent un « A » et devancent tous les pays du classement, sauf quatre. Le Manitoba (8,04) et l’Alberta (8,03) sont respectivement 7e et 8e, uniquement dépassés par la Suisse et la Finlande. Avec un score moyen de 7,99, soit un peu plus que la moyenne nationale (7,98), la Nouvelle-Écosse prend la 9e place, à égalité avec le Danemark. Le Québec obtient un score égal à la moyenne nationale. Il se classe 11e sur les 24 provinces et pays du classement pour lesquels des données sont disponibles. (Pour cet indicateur, nous avons comparé au total 24 provinces et pays. Nous ne disposions pas de données pour le Japon et les États-Unis).

L’Ontario et la Colombie-Britannique se partagent la 14e place avec un score de 7,94, juste derrière la Suède (7,96).

Le Canada se classe 4e sur les 14 pays de comparaison. La France occupe la dernière place du classement, avec un score moyen de 7,04.

Comment les provinces s’en sortent-elles les unes par rapport aux autres?

Pour cet indicateur, les écarts entre les provinces sont minimes, bien que sept d’entre elles obtiennent des scores légèrement supérieurs à la moyenne canadienne, tandis que les trois autres ont un score égal ou légèrement inférieur. La Saskatchewan, qui occupe la meilleure place parmi les provinces et pays, affiche un score moyen de 8,2. Terre-Neuve-et-Labrador et l’Île-du-Prince-Édouard ont toutes deux des scores moyens de 8,16. Les scores moyens du Nouveau-Brunswick (8,06), du Manitoba (8,04) et de l’Alberta (8,03) se suivent de près.

Le score moyen du Québec est égal à celui du Canada. L’Ontario et la Colombie-Britannique obtiennent un score moyen identique et sont les provinces les moins bien classées.

L’écart entre la Saskatchewan, qui occupe la première place du classement, et les provinces les moins bien classées est de seulement 0,26. Dans l’ensemble, les habitants du Canada déclarent des niveaux relativement élevés de satisfaction de vivre, et les écarts sont minimes entre les provinces.

Comment les territoires s’en sortent-ils par rapport aux pays de comparaison?

Le Nunavut est le territoire le mieux classé et il fait mieux que tous les pays de comparaison avec un score moyen de 8,15. Ce score élevé peut en partie s’expliquer par la composition démographique de ce territoire. Environ 57 % de la population du Nunavut a moins de 30 ans6. D’après une analyse de l’OCDE, les jeunes (de 15 à 29 ans) tendent à déclarer un niveau de satisfaction de vivre plus élevé que les personnes des tranches d’âges intermédiaires ou supérieures7. Le résultat n’en est pas moins surprenant compte tenu du fort taux de suicide, du fort taux de criminalité (en particulier les homicides et les cambriolages), et des mauvais résultats du territoire à d’autres indicateurs de cohésion sociale, comme la participation électorale et le chômage des jeunes.

Le Yukon obtient un « A » avec un score de 7,88. Avec 7,77, les Territoires du Nord-Ouest figurent parmi les détenteurs d’un « B », aux côtés de l’Australie (7,6) et de la Belgique (7,55). Bien que les Territoires du Nord-Ouest enregistrent la moins bonne performance du Canada, ils font quand même mieux que six pays de comparaison : l’Australie, la Belgique, le Royaume-Uni (7,28), l’Allemagne (7,25), l’Irlande (7,25) et la France (7,04).

Nous n’incluons pas les territoires dans nos calculs aux fins des comparaisons provinciales et internationales, car les données ne sont pas disponibles pour les principaux indicateurs du bilan social comparatif. Cependant, le Conference Board entend inclure les territoires dans son analyse et il fournit donc des renseignements sur leur performance quand des données sont disponibles.

Qu’est-ce qui contribue à un haut niveau de satisfaction de vivre?

Une analyse menée par l’OCDE révèle des scores similaires de satisfaction de vivre chez les hommes et les femmes dans les pays examinés, une corrélation entre des niveaux élevés de scolarité et des niveaux élevés de satisfaction de vivre, et une moins grande satisfaction de vivre chez les 50 ans et plus8. En outre, d’après les données de l’OCDE, le niveau de satisfaction de vivre est élevé dans plus de la moitié des pays ayant un PIB élevé par habitant, alors que ce n’est le cas d’aucun pays ayant un faible PIB par habitant.

D’après les conclusions du World Happiness Report 2016 (Rapport mondial sur le bonheur 2015), six grands facteurs sont à l’origine des trois quarts des écarts dans les scores concernant la satisfaction de vivre9 :

  • le PIB par habitant;
  • les années d’espérance de vie en bonne santé;
  • le sentiment de recevoir un soutien de l’entourage;
  • l’absence perçue de corruption dans le secteur public et les entreprises;
  • la liberté perçue de prendre des décisions cruciales (p. ex. choix de carrière, choix de ses relations, choix en matière d’éducation);
  • la générosité (telle que mesurée par les donations récentes)10.

Les trois premiers facteurs représentent la part la plus élevée de l’écart dans le niveau de satisfaction de vivre : les différences dans les années d’espérance de vie en bonne santé, le PIB par habitant et le sentiment de recevoir un soutien de l’entourage.

Notes de bas de page

1    Eurostat, Quality of Life in Europe.

2    OCDE, OECD Guidelines on Measuring Subjective Well-Being.

3    Eurostat, Quality of Life in Europe.

4    OCDE, OECD Guidelines on Measuring Subjective Well-Being.

5    Chaohui Lu, Grant Schellenberg, Feng Hou et John F. Helliwell, « Comment va la vie en ville? La satisfaction à l’égard de la vie dans les différentes régions métropolitaines de recensement et régions économiques du Canada », dans Aperçus économiques, avril 2015.

6    Calculs fondés sur le tableau CANSIM 051-0001 de Statistique Canada, Migrants internationaux, selon le groupe d’âge et le sexe, Canada, provinces et territoires (consulté le 12 août 2016).

7    OCDE, Comment va la vie ? 2015 Mesurer le bien-être.

8    Ibid., p. 101.

9    Ibid., p. 28-30.  

10    John Helliwell, Richard Layard et Jeffrey Sachs, World Happiness Report 2015, p. 21.