Les changements technologiques dans le Nord

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L’économie du Nord canadien est en pleine mutation. Différents secteurs, comme ceux de l’exploitation minière, de la foresterie et du tourisme, peuvent rapidement prendre de l’expansion ou se contracter.

Les progrès technologiques sont l’un des facteurs qui provoquent ces changements, transformant également les emplois et les professions. Le développement des compétences doit suivre le rythme pour permettre aux travailleurs de profiter des occasions d’emploi qui se dessinent dans le Nord.

Au nom du Centre des Compétences futures, le Conference Board du Canada étudie les effets des changements technologiques sur les économies du Nord. Nous voulons comprendre ce que ces changements signifient pour le développement des compétences des Autochtones dans les domaines de la science, de la technologie, du génie et des mathématiques (STGM).

Les technologies bouleversent le marché du travail

L’évolution des technologies menace de nombreuses professions de secteurs traditionnels plus instables. Les travailleurs possédant de solides compétences en STGM disposent de plus d’options pour exercer une nouvelle profession.

L’exploitation manière

  • Le secteur minier est plus instable que beaucoup d’autres secteurs. Dans certaines régions, on prévoit une augmentation de la contribution de l’industrie minière au PIB tandis que dans d’autres, comme dans le nord du Manitoba, elle devrait diminuer.
  • Le Conseil canadien de l’innovation minière se penche sur les nouvelles technologies qui permettent de réduire l’empreinte environnementale de l’exploitation minière. La téléopération, l’automatisation, la robotique, l’analyse des données et l’intelligence artificielle gagnent en importance.
  • Les professions de production sont particulièrement vulnérables à l’automatisation. C’est le cas notamment des mineurs d’extraction et de préparation de mines souterraines, des conducteurs d’équipement lourd et des manœuvres des mines.
  • Les travailleurs autochtones exerçant des métiers de production classiques sont touchés par ces changements.

Une question se pose alors : les dirigeants autochtones disposent-ils dans leur communauté de travailleurs possédant les compétences en STGM qui leur permettraient de tirer pleinement parti de ces changements ?

La foresterie

  • Au cours de la prochaine décennie, dans certaines régions du Yukon et du nord de la Saskatchewan, on prévoit que la contribution au PIB du secteur de la foresterie et de la fabrication de produits en bois augmentera de plus de 40 %.
  • L’industrie forestière progresse vers une forme d’exploitation durable des ressources en veillant à ce que les forêts continuent de stocker le carbone.
  • Les emplois de ce secteur exigent de plus en plus de connaissances techniques et de compétences spécialisées. En foresterie, l’adoption des nouvelles technologies est dépendante du réseau numérique dans la forêt. On peut penser à la récolte et au transport automatisés.
  • Les dirigeants autochtones participent pleinement à la conception de nouveaux modèles de gestion forestière.

Mais peuvent-ils trouver dans leur communauté des travailleurs possédant les compétences en STGM qui leur permettraient de tirer parti de ces changements ?

Les travailleurs autochtones du Nord sont doublement touchés

Les travailleurs autochtones sont plus susceptibles d’exercer des professions à haut risque et à faible mobilité (HRFM), qui ont plus de chances d’être automatisées.

Les Autochtones sont également sous-représentés dans les études portant sur les compétences en STGM. Seulement 4 % des apprenants autochtones du Nord sont titulaires d’un diplôme dans un domaine des STGM, comparativement à 9 % chez les apprenants non autochtones. Il n’est donc pas surprenant qu’à l’heure actuelle, les Autochtones soient sous-représentés dans les professions liées aux STGM dans le Nord.

Notre recherche porte sur les stratégies mises en œuvre par les organisations au Canada pour soutenir les apprenants autochtones dans les domaines des STGM — réforme des programmes d’études, offre de programmes adaptés au plan culturel et initiatives de recrutement personnalisées.

Les Autochtones représentent 19 % de la main-d’œuvre dans le Nord, mais seulement 6 % des professionnels des sciences naturelles et appliquées et 4 % des professionnels des sciences de la santé (à l’exception des soins infirmiers).

Quelles sont les régions du Nord les plus menacées par les bouleversements technologiques ?

Les changements technologiques et l’automatisation menacent davantage les travailleurs des régions nordiques des provinces que ceux des territoires.

L’indice de vulnérabilité à l’automatisation (IVA) du Conference Board mesure les vulnérabilités professionnelles et la résilience de la main-d’œuvre. Nous avons calculé l’IVA pour chacune des 19 régions économiques du Nord canadien.

Qu’est-ce que l’IVA?

L’IVA regroupe cinq facteurs susceptibles d’accroître le risque de voir les travailleurs perdre leur emploi en raison de l’automatisation.

Voici ces cinq facteurs :

  1. les professions exigeant d’une à trois années de formation pour une transition vers une profession à faible risque d’automatisation
  2. les professions à faible croissance
  3. la proportion de la main-d’œuvre âgée de 55 ans et plus
  4. la proportion de la main-d’œuvre détenant un diplôme d’études secondaires ou moins
  5. le coût économique associé à la formation des travailleurs

L’IVA varie de 0 à 1, les scores les plus élevés indiquant une plus grande vulnérabilité.

Plus vulnérables

Les travailleurs des régions nordiques de l’Alberta, de la Saskatchewan, de la Colombie-Britannique et de Terre-Neuve-et-Labrador sont plus vulnérables à l’automatisation en raison des facteurs suivants :

  • une part plus importante d’emplois à risque d’automatisation une population plus âgée
  • des coûts de transition professionnelle plus élevés
  • une proportion plus élevée de travailleurs qui n’ont pas fait d’études postsecondaires

Moins vulnérables

Les travailleurs du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du nord du Québec sont moins vulnérables à l’automatisation en raison des facteurs suivants :

  • une part moins importante d’emplois à risque d’automatisation
  • une population plus jeune
  • des coûts de transition professionnelle moins élevés

Cela ne veut pas dire que les régions jugées moins vulnérables ne connaissent pas d’autres difficultés.

Le calcul de l’IVA ne tient pas compte des autres défis socioéconomiques et géographiques qui créent des obstacles à l’emploi et au développement des compétences dans le Nord. Il se concentre sur les perturbations causées par l’automatisation – en particulier à court terme.

La vulnérabilité de l’automatisation dans le Nord canadien

Cette carte peut prendre un certain temps à s’afficher puisqu’elle tire ses informations d’une vaste base de données.
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Les travailleurs autochtones des STGM ne profitent pas des retombées

Dans les régions nordiques où le marché du travail est de petite taille et où la population autochtone est relativement importante, les travailleurs autochtones représentent parfois plus du quart de la main-d’œuvre disposant d’une formation en STGM.

Mais à la différence de leurs homologues non autochtones, ces travailleurs autochtones des STGM :

  • ont 33 % plus de chances de détenir un niveau de scolarité inférieur au baccalauréat
  • affichent un taux de chômage deux fois plus élevé
  • ont un revenu qui est de 25 à 50 % moins élevé

Comment les systèmes régionaux de développement des compétences peuvent-ils suivre le rythme ?

À mesure que les différents secteurs économiques du Nord évoluent et innovent, on s’attend à voir émerger des occasions d’emploi exigeant des compétences en STGM. Pour mieux comprendre l’interrelation entre le développement des compétences en STGM pour les apprenants autochtones et les changements économiques dans les régions du Nord, nous examinerons les deux scénarios très différents suivants :

  • un scénario de croissance du secteur de la foresterie et de la fabrication de produits en bois dans le nord de la Saskatchewan et
  • un scénario de contraction du secteur minier du nord du Manitoba.

Les travailleurs autochtones du Nord qui pourront acquérir les compétences dont ils ont besoin pour tirer parti des nouvelles occasions d’emploi dans le domaine des STGM au niveau local auront de meilleures chances d’atteindre la prospérité individuelle et de soutenir la capacité de leur communauté de définir leurs propres orientations au plan économique.

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Vous pouvez consulter les projets de recherche du Centre des Compétences futures en cliquant ici.


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Le Conference Board du Canada assume l’entière responsabilité des résultats et conclusions de cette recherche.

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