Traitement des eaux usées

Messages clés

  • L’Île-du-Prince-Édouard et la Saskatchewan, qui ont la plus forte proportion d’eaux usées traitées du pays, décrochent un « A ».
  • Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse se situent à la toute fin du classement général, avec un « D– ».
  • Le Canada dans son ensemble obtient un « B » et se classe au 9e rang des 16 pays de comparaison.

Mettre le traitement des eaux usées en contexte

Les eaux usées non traitées posent divers problèmes pour la santé humaine et environnementale en raison des contaminants chimiques et biologiques qu’elles peuvent contenir. Différents traitements sont possibles, du traitement préliminaire (élimination des matières solides de grande taille) au traitement tertiaire (élimination des matières solides dissoutes restantes et des produits chimiques tels que le nitrogène et le phosphore), en passant par le traitement primaire (élimination des matières solides de plus petite taille non dissoutes qui flottent à la surface ou se déposent au fond) et le traitement secondaire (élimination des matières organiques résiduelles et des matières solides en suspension)1.

En raison de la variété des traitements potentiels, la façon la plus simple de comparer le traitement des eaux dans différentes régions est de comparer la proportion d’eaux usées traitées avant de les retourner dans l’environnement. Nous comparons la proportion d’une population dans chaque région dont les eaux usées font l’objet d’un traitement primaire au moins.

En faisant en sorte que les eaux usées canadiennes soient convenablement traitées, on aide à réduire au minimum la contamination des bassins hydrographiques locaux. Cela aide aussi à préserver l’environnement et à s’assurer que l’on peut continuer de consommer en toute sécurité l’eau des nappes phréatiques.

Comment se classent les provinces par rapport aux pays de comparaison?

L’Île-du-Prince-Édouard (92,1 %) et la Saskatchewan (90,4 %), où les eaux usées de 90 % de la population, voire plus, font l’objet d’au moins un traitement primaire, sont les provinces les mieux classées. Toutes deux décrochent un « A » et leur pourcentage d’eaux usées traitées est comparable à celui de l’Australie (92,3 %) et du Danemark (93,5 %), mais inférieur à celui des pays de comparaison en tête de classement, à savoir les Pays-Bas (98,8 %) et le Royaume-Uni (97,0 %). Dans ces deux derniers pays, les eaux usées de près de 100 % de la population font l’objet d’un traitement (primaire ou mieux).

Plusieurs provinces se situent en milieu de classement. Le Manitoba (88,4 %), l’Alberta (87,9 %), l’Ontario (87,5 %) et le Québec (86,3 %) obtiennent tous un « B » et assurent au moins le traitement primaire des eaux usées de plus de 85 % de leur population, ce qui est comparable aux pourcentages de pays de comparaison comme la Suède (87,9 %) et l’Irlande (87,5 %).

La Colombie-Britannique (75,9 %) et le Nouveau-Brunswick (75,3 %) assurent un traitement primaire, ou mieux, des eaux usées de moins de 80 % de leur population et obtiennent un « C », tout comme l’Autriche (79,1 %), la Norvège (77,1 %) et le Japon (71,3 %).

Terre-Neuve-et-Labrador (46,8 %) et la Nouvelle-Écosse (59,2 %), qui se voient attribuer un « D– », sont les lanternes rouges du classement général. La Nouvelle-Écosse assure au moins un traitement primaire des eaux usées de seulement 59 % de sa population, tandis que Terre-Neuve-et-Labrador assure un traitement primaire ou mieux des eaux usées de moins de 50 % de sa population, ce qui est nettement inférieur au pourcentage des pays de comparaison qui affichent les plus mauvais résultats, à savoir les États-Unis (63,7 %) et la Belgique (60 %).

Globalement, le Canada (84,3 %) se situe en milieu de peloton, avec un « B » qui lui vaut un 9e rang sur les 16 pays de comparaison.

Comment se situent les provinces les unes par rapport aux autres?

L’Île-du-Prince-Édouard et la Saskatchewan se distinguent du lot en assurant le traitement primaire ou mieux des eaux usées d’au moins 90 % de leur population. Le Manitoba, l’Alberta, l’Ontario et le Québec s’en sortent relativement bien, puisqu’ils obtiennent un « B » et assurent au moins le traitement primaire des eaux usées de plus de 80 % de leur population. La Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick assurent tous deux le traitement des eaux usées d’environ 75 % de leur population, ce qui leur vaut un « C ».

Avec un traitement des eaux usées de moins de 60 % de leur population, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador accusent un net retard sur les autres provinces. À Terre-Neuve-et-Labrador, seulement 47 % de la population bénéficie d’au moins un traitement primaire de ses eaux usées.

Comment s’en sortent les territoires en matière de traitement des eaux usées?

Les données relatives au traitement des eaux usées des territoires du Canada ne sont disponibles que collectivement. Dans les trois territoires, le traitement des eaux usées est très déficient. Un traitement primaire n’est assuré que pour 33 % de la population, ce qui est nettement moins qu’à Terre-Neuve-et-Labrador, la province la plus mal classée à cet égard. Les territoires se voient donc attribuer un « D– ».

Nous n’incluons pas les territoires dans nos calculs aux fins des comparaisons provinciales et internationales, car les données ne sont pas disponibles pour plusieurs indicateurs du bilan comparatif de l’environnement. Cependant, le Conference Board entend inclure les territoires dans son analyse et fournit donc des renseignements sur leur performance quand des données sont disponibles.

Pourquoi la Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador et les territoires ont-ils d’aussi mauvais résultats?

En général, au Canada, la majeure partie des eaux usées qui transitent par les égouts font l’objet d’un traitement primaire au moins. Cependant, en Nouvelle-Écosse et dans les territoires, les eaux usées d’une bonne partie de la population (un tiers et un quart, respectivement) ne sont pas collectées par un réseau d’égout, mais par l’entremise d’une installation ou d’une fosse septique. Comme le pourcentage de traitement des eaux est multiplié par la proportion de la population raccordée aux égouts (pour faire des comparaisons internationales), ces régions obtiennent de mauvais résultats à cet indicateur. Il faut toutefois noter que les eaux usées collectées dans les installations septiques devraient (dans l’idéal) faire l’objet d’un traitement primaire, si l’installation est bien conçue et fonctionne correctement, de sorte que le pourcentage de traitement des eaux calculé ici est sans doute sous-estimé pour ces régions.

En revanche, la performance de Terre-Neuve-et-Labrador ne peut s’expliquer par un manque d’accès à des égouts. Plus de 92 % de la population de la province y est raccordée, soit plus que toute autre, à l’exception de la Saskatchewan. Terre-Neuve-et-Labrador ne fournit tout simplement pas assez de traitement pour une grande proportion des eaux usées collectées par les réseaux d’égout.

Notes de bas de page

1   Environnement Canada, Enquête sur l’eau potable et les eaux usées des municipalités : Utilisation de l’eau par les municipalités – Tableaux sommaires de 2009 (consulté le 9 décembre 2015).