Mobilité intergénérationnelle du revenu

Messages clés

  • La majorité des provinces obtiennent une bonne note à l’indicateur de la mobilité intergénérationnelle du revenu – huit d’entre elles décrochent un « A ».   
  • Avec un « B », la Saskatchewan se situe en deçà de la moyenne nationale.
  • La mobilité du revenu au Manitoba est la plus faible parmi les provinces canadiennes.

La mobilité intergénérationnelle du revenu mise en contexte

La mobilité intergénérationnelle du revenu renvoie à la mesure dans laquelle les niveaux de revenu peuvent varier d’une génération à l’autre. Sans mobilité intergénérationnelle du revenu, tous les enfants pauvres deviendraient des adultes pauvres, et tous les enfants riches deviendraient des adultes riches.

De la même manière, s’il y avait mobilité complète du revenu entre générations, il n’y aurait pas de corrélation entre les antécédents familiaux et le revenu des enfants à l’âge adulte. Un enfant né dans la pauvreté aurait exactement les mêmes chances de gagner un revenu élevé qu’un enfant né dans une famille riche.

Si l’inégalité des revenus peut être considérée comme un indicateur de l’égalité des résultats, la mobilité intergénérationnelle du revenu, en revanche, peut être interprétée comme un indicateur de l’égalité des chances. Les deux indicateurs sont étroitement liés : « L’inégalité réduit la mobilité, car elle détermine les chances d’épanouissement », écrit Miles Corak, professeur d’économie à l’Université d’Ottawa et chercheur réputé en mobilité intergénérationnelle du revenu1. « Tout facteur qui accroît l’inégalité diminue la mobilité, en ceci qu’il modifie radicalement tant les chances d’épanouissement que les incitations pour les familles à investir dans leurs enfants2. » [traduction]

Comment mesure-t-on la mobilité intergénérationnelle du revenu?

On mesure la mobilité intergénérationnelle du revenu en calculant l’élasticité intergénérationnelle des gains. Un indice élevé d’élasticité signifie qu’il est plus difficile pour une personne de se sortir de la catégorie de revenus dans laquelle elle est née.

Par exemple, si une région présente un indice d’élasticité intergénérationnelle de 0,50, alors environ 50 % des écarts de revenus observés dans la génération des parents seront transmis à la génération des enfants. Ainsi, si un père a un revenu supérieur de 10 000 $ à la moyenne, son enfant gagnera 5 000 $ de plus que la moyenne dans sa tranche d’âge.

Les données internationales et provinciales n’étant pas comparables, nous avons, aux fins de notre bilan, établi uniquement un classement provincial. Les données sur l’élasticité des gains pour l’ensemble du Canada ainsi que pour les provinces et les territoires ont été calculées à partir de données concernant à la fois les fils et les filles, et non les gains des fils seulement par rapport à ceux de leur père, comme c’est le cas pour les données internationales. Afin d’établir l’indice d’élasticité, nous avons également tenu compte du revenu familial, c’est-à-dire du revenu d’un particulier et de celui de son conjoint ou de sa conjointe déclarés dans le formulaire d’impôt T1. Cela s’applique aux deux parents et à leurs enfants. Le revenu comprend le revenu du marché (revenu total avant impôt moins les revenus de source gouvernementale) et le revenu provenant de transferts (issu de l’aide sociale, de l’assurance-emploi, de la sécurité de la vieillesse et des allocations pour enfants).

L’élasticité du revenu associée à une région donnée a été calculée d’après le lieu de résidence indiqué dans le formulaire T1 des parents dont les enfants étaient âgés de 15 à 19 ans. Par conséquent, la mobilité du revenu dans une province ou un territoire en particulier reflète aussi la mobilité géographique, dans la mesure où les revenus des enfants à l’âge adulte pourraient avoir été gagnés dans d’autres provinces ou territoires.

Comment les provinces s’en sortent-elles les unes par rapport aux autres au chapitre de la mobilité du revenu?

Sur le plan de la mobilité intergénérationnelle du revenu, la quasi-totalité des provinces obtiennent une bonne note – huit d’entre elles décrochent un « A ». C’est à l’Île-du-Prince-Édouard que la mobilité intergénérationnelle du revenu est la plus grande parmi toutes les provinces; on y enregistre un indice d’élasticité intergénérationnelle des gains de 0,159. Ainsi, un enfant habitant à l’Île-du-Prince-Édouard et dont l’un des parents a un revenu inférieur de 10 000 $ au revenu moyen gagnera plus tard 1 590 $ de moins que la moyenne. Autrement dit, 16 % seulement de l’écart entre les gains des parents seront transmis aux enfants.

Les autres provinces qui méritent un « A » affichent des indices d’élasticité des gains allant de 0,18 à 0,19 : la Colombie-Britannique (0,176), Terre-Neuve-et-Labrador (0,180), le Québec (0,186), le Nouveau-Brunswick (0,189), l’Ontario (0,191), la Nouvelle-Écosse (0,192) et l’Alberta (0,194).

Avec une élasticité des gains de 0,238, la Saskatchewan se situe en deçà de la moyenne nationale de 0,201, ce qui lui vaut un « B ».

La mobilité du revenu observée au Manitoba est la plus faible parmi les provinces canadiennes – l’indice d’élasticité des gains y est de 0,341. Dans cette province, si une famille gagne 10 000 $ de moins que la moyenne, les enfants toucheront vraisemblablement un salaire inférieur de 3 400 $ à la moyenne – autrement dit, 34 % du désavantage sur le plan des gains sont transmis aux enfants. Au Manitoba, la mobilité du revenu est plus de deux fois inférieure à celle enregistrée dans la province en tête du classement, l’Île-du-Prince-Édouard.

Qu’en est-il de la mobilité intergénérationnelle du revenu dans les territoires?

Nous ne disposons pas de données distinctes pour les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut; toutefois, ensemble, ces territoires présentent un indice d’élasticité intergénérationnelle des gains de 0,175, ce qui leur vaut une place aux côtés des provinces méritant un « A ».

Au Yukon, la mobilité du revenu est légèrement inférieure – l’élasticité des gains dans ce territoire s’établit à 0,187, mais se traduit aussi par un « A ».

Nous n’incluons pas les territoires dans nos calculs aux fins des comparaisons, car les données ne sont pas disponibles pour des indicateurs clés du bilan comparatif de la société. Cependant, le Conference Board entend inclure les territoires dans son analyse et il fournit donc des renseignements sur leur performance quand des données sont disponibles.

Comment se classe le Canada par rapport aux pays de comparaison en ce qui concerne la mobilité du revenu?

Bien qu’il n’existe pas de données comparables nous permettant de déterminer comment les provinces s’en tirent par rapport aux pays semblables au Canada, il est toutefois possible d’examiner la performance globale du Canada à l’échelle mondiale3. Les données sur l’élasticité des gains utilisées pour établir des comparaisons avec les pays semblables proviennent de données sur le revenu père-fils. En général, l’élasticité des gains est calculée à partir de données sur les revenus des pères et de leurs fils, parce que ce lien est le moins compliqué à interpréter en ce qui a trait au revenu et à la participation au marché du travail, et qu’on dispose d’une plus grande quantité de données fiables et comparables pour effectuer des comparaisons internationales4.

Dans l’ensemble, l’indice d’élasticité des gains au Canada est de 0,19, ce qui classe notre pays au 4e rang parmi 12 pays de comparaison (il n’y a pas de données disponibles pour l’Autriche, la Belgique, l’Irlande et les Pays-Bas) et lui vaut un « A », derrière le Danemark (0,15), la Norvège (0,17) et la Finlande (0,18). Dans le pays le mieux classé, le Danemark, un enfant dont le parent gagne 10 000 $ de moins que la moyenne aura un revenu inférieur de 1 500 $ à la moyenne. En d’autres termes, les enfants n’héritent que de 15 % de l’écart entre les gains parentaux et la moyenne.

La Suisse (0,46), les États-Unis (0,47) et le Royaume-Uni (0,5) occupent les derniers rangs du classement – tous les trois écopent d’un « D ». Le Royaume-Uni affiche une élasticité des gains de 0,5. Les parents dont le revenu est inférieur de 10 000 $ à la moyenne transmettront 50 % de cet écart à leurs enfants. Ces derniers, autrement dit, gagneront 5 000 $ de moins que la moyenne.

L’étape du cycle de vie à laquelle on calcule la mobilité du revenu importe-t-elle?

Oui. Idéalement, il est préférable de comparer les gains permanents ou à vie des parents et de leurs enfants adultes – autrement dit, l’argent qu’ils gagnent lorsque leur carrière est bien lancée. Cela n’est pas facile, car on doit disposer de données qui s’échelonnent sur plusieurs années, tant pour le parent que pour son enfant, et qui couvrent une période durant laquelle ils en sont au moins à la mi-carrière. Donc, le biais lié au cycle de vie a une incidence sur les estimations de la mobilité intergénérationnelle du revenu. En d’autres termes, si on observe les gains des enfants trop tôt dans leur carrière, on risque de surestimer la mobilité du revenu. 

Par exemple, les enfants à la fin de la vingtaine ou au début de la trentaine n’ont pas encore une carrière bien établie, et ceux qui ont un niveau de scolarité élevé viennent probablement tout juste d’entamer leur carrière. L’utilisation de données provenant de ces cohortes pour calculer la mobilité du revenu donnerait l’impression que les gains des enfants sont faiblement liés à ceux de leurs parents5.

Des données sur l’élasticité des gains pour le Canada dans son ensemble ainsi que pour les provinces et les territoires, calculées à partir de données concernant les fils dans la jeune trentaine (31 et 32 ans) et à un stade ultérieur de leur carrière (de 38 à 45 ans), sont disponibles aux fins de comparaison6. À 0,21, l’indice d’élasticité intergénérationnelle des gains pour l’ensemble du Canada est supérieur de 13 % (mobilité du revenu moindre) lorsqu’on utilise des données de la deuxième tranche d’âge plutôt que des données provenant de la première (0,19). Dans la majorité des provinces, l’élasticité des gains est plus élevée quand les données sur les gains des fils sont issues de la tranche d’âge supérieure, l’écart allant de 20 % en Ontario (de 0,171 à 0,206) à 9 % en Colombie-Britannique (de 0,175 à 0,191).

Fait intéressant, à l’Île-du-Prince-Édouard, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Saskatchewan, l’élasticité des gains est inférieure lorsqu’elle est calculée à partir de données provenant de la tranche d’âge supérieure. Les chiffres concernant le Yukon sont encore plus surprenants à cet égard; l’élasticité des gains y diminue de 23 % (passant de 0,246 à 0,190).

La mobilité intergénérationnelle du revenu est-elle différente chez les filles?

Selon une étude de Statistique Canada, le revenu des filles au Canada dépend moins de celui de leur père. L’indice d’élasticité des gains s’établit à 0,25 lorsqu’on tient compte de données sur les revenus père-fille, mais il est beaucoup plus élevé (mobilité du revenu moindre) – soit de 0,36 – lorsqu’on observe le revenu total père-fils7.

Qui plus est, il semble que les estimations de la mobilité du revenu des filles ne soient pas influencées par le biais lié au cycle de vie. Celles qui reposent sur les gains de filles à 30 ans diffèrent peu de celles qui sont fondées sur les gains à 40 ans.

Quelques facteurs pourraient expliquer l’élasticité moindre des gains père-fille et le fait que les données ne sont pas influencées par l’âge auquel on observe le revenu des filles :

  • Comme les femmes sont en général plus susceptibles que les hommes de prendre un congé parental, ces interruptions de carrière ont une incidence sur leur avancement professionnel et, par conséquent, sur leurs gains;
  • Les femmes ayant un potentiel de gains élevés sont plus susceptibles d’épouser des hommes ayant des gains élevés (ce qu’on appelle l’« homogamie » ou l’« appariement assortatif »); elles choisissent donc parfois de travailler un moins grand nombre d’heures ou d’accepter un poste moins bien rémunéré afin de mieux concilier leur vie professionnelle et familiale. Par conséquent, les gains d’un père sont plus étroitement liés au revenu familial de sa fille conjugué à celui de son mari, qu’aux seuls gains de sa fille8;
  • L’écart salarial entre les sexes pourrait aussi exercer une influence sur le lien plus ténu qui existe entre les gains des pères et ceux de leurs filles. Ainsi, la fille d’un père ayant un revenu élevé pourrait être moins susceptible de gagner un revenu aussi élevé en raison de l’écart observé entre les hommes et les femmes en ce qui a trait aux salaires et aux possibilités d’avancement professionnel.

Dans la quasi-totalité des provinces et des territoires, la mobilité intergénérationnelle du revenu est plus élevée lorsqu’on tient compte du revenu à la fois des fils et des filles, plutôt que de celui des fils par rapport à celui des pères uniquement, selon les données sur l’élasticité des gains calculées par Miles Corak à partir de données sur les revenus des fils et ceux des fils et des filles âgés de 38 à 45 ans9. Les seules exceptions notées sont à l’Île-du-Prince-Édouard, où l’élasticité du revenu est plus marquée lorsque les gains des fils et des filles sont pris en considération, et en Nouvelle-Écosse, où l’élasticité du revenu demeure la même. Il convient de préciser que Corak a calculé ses données sur l’élasticité des gains pour l’ensemble du Canada en se servant de données sur le revenu familial – c’est-à-dire le revenu du particulier et de son conjoint ou de sa conjointe –, ce qui pourrait expliquer en bonne partie l’écart entre ses données nationales et celles de Statistique Canada.

Les données révèlent également que les risques de sombrer dans un cycle intergénérationnel de faible revenu sont plus élevés pour les fils que pour les filles au Canada. Autrement dit, les filles issues de familles à faible revenu sont moins susceptibles de rester au bas de l’échelle de répartition des revenus que les fils ayant des antécédents similaires10.

Quels facteurs influent sur la mobilité intergénérationnelle du revenu

Il existe une corrélation entre l’inégalité des revenus et la mobilité intergénérationnelle du revenu. Comme le souligne l’OCDE, « plus une société est inégalitaire, plus il est difficile de s’élever dans l’échelle sociale, et ce simplement parce que les enfants ont un fossé plus large à franchir11 ». Les pays qui font état d’une mobilité élevée du revenu comme le Danemark, la Norvège et la Finlande affichent aussi un faible niveau d’inégalité des revenus. À l’inverse, dans les pays où l’inégalité des revenus est prononcée comme aux États-Unis et au Royaume-Uni, la mobilité du revenu est faible.

On note cependant des exceptions. Le Canada et l’Australie présentent des niveaux relativement élevés d’inégalité des revenus – ils se classent au 13e et au 15e rang, respectivement, pour cet indicateur parmi les 16 pays comparés dans le tout dernier bilan. Pourtant, on y observe une mobilité du revenu relativement forte. Donc, s’il est vrai que l’inégalité des revenus est liée à la mobilité intergénérationnelle du revenu, elle n’est en toutefois par le facteur décisif, car la persistance de la pauvreté et la transmission du patrimoine sont influencées par une série de facteurs.

Parmi les facteurs qui interviennent de façon significative dans la mobilité intergénérationnelle du revenu, on peut mentionner les suivants :

  • L’instruction : le niveau d’instruction de l’enfant a une incidence considérable sur la persistance du revenu entre les générations, mais il en va de même pour celui de ses parents. D’ailleurs, le niveau d’instruction des parents est l’un des facteurs les plus déterminants, car il a tendance à se perpétuer d’une génération à l’autre12;
  • Le patrimoine : le patrimoine des parents peut influencer le revenu des enfants de manière directe, par des donations et des legs, et indirecte, en leur donnant accès à un logement de qualité et en leur permettant d’avoir une meilleure alimentation, de mieux se faire soigner et de faire de meilleures études13. Le statut socioéconomique peut aussi être une voie d’accès à des réseaux sociaux qui facilitent l’entrée dans certaines écoles et les possibilités d’emploi;
  • Les conditions sociales : le taux de chômage dans le quartier où grandit un enfant influe sur la mobilité du revenu. « [G]randir dans un “bon” quartier où le chômage est faible est associé à une augmentation des gains lorsque l’enfant atteint l’âge adulte14. »;
  • Les caractéristiques génétiques : les capacités cognitives héritées comme le QI n’ont qu’une faible incidence sur la mobilité intergénérationnelle du revenu, mais les capacités non cognitives héritées, en revanche, peuvent jouer un rôle important. Les traits de personnalité (qui sont hérités mais aussi acquis) comme le lieu de maîtrise (mesure dans laquelle une personne croit qu’elle contrôle ce qui lui arrive dans sa vie) et l’estime de soi ont un effet considérable sur la mobilité du revenu15.

Étant donné que le patrimoine des ménages et le niveau d’instruction des parents figurent parmi les facteurs clés qui déterminent les voies d’avenir d’un enfant, la réduction de la pauvreté infantile pourrait s’avérer être l’une des solutions pour améliorer la mobilité intergénérationnelle du revenu. On associe souvent le fait de grandir dans une famille à faible revenu à une mauvaise alimentation et à un logement de moindre qualité, deux facteurs qui influent sur les résultats en matière de santé et, du coup, sur le développement de l’enfant et son instruction – ce qui a une incidence sur ses revenus futurs. Le fait de s’assurer que les enfants défavorisés ont accès à des soins de santé et à des programmes d’éducation de la petite enfance de qualité pourrait constituer une autre façon de rompre le cycle de faible revenu et de favoriser la mobilité du revenu.

Notes de bas de page

1    Miles Corak, Income Inequality, Equality of Opportunity, and Intergenerational Mobility, document de travail no 7520, Bonn, Institute for the Study of Labor, 2013, p. 21 (consulté le 7 décembre 2016).

2    Ibid., p. 13 (consulté le 7 décembre 2016).

3    Les données utilisées aux fins de comparaisons entre les pays proviennent de l’étude de Miles Corak intitulée Inequality From Generation to Generation: The United States in Comparison (consulté le 5 novembre 2012).

4    Miles Corak, Inequality From Generation to Generation: The United States in Comparison, document de travail no 9929, Bonn, Institute for the Study of Labor, 2016, p. 2 (consulté le 7 décembre 2016).

5    Jo Blanden, « Intergenerational Income Persistence: Measures of Intergenerational Persistence Can Be Indicative of Equality of Opportunity, but the Relationship Is Not Clear Cut », IZA World of Labor, août 2015 (consulté le 30 novembre 2016).

6    Miles Corak, Divided Landscapes of Economic Opportunity: The Canadian Geography of Intergenerational Income Mobility, Ottawa, Université d’Ottawa, à paraître.

7    Wen-Hao Chen, Yuri Ostrovsky et Patrizio Piraino, Transmission intergénérationnelle du revenu : nouvelles données pour le Canada, Ottawa, Statistique Canada, juin 2016, p. 22 (consulté le 7 décembre 2016).

8    Ibid.

9    Miles Corak, Divided Landscapes of Economic Opportunity: The Canadian Geography of Intergenerational Income Mobility, Ottawa, Université d’Ottawa, à paraître.

10  Miles Corak, « “Inequality Is the Root of Social Evil,” or Maybe Not? Two Stories About Inequality and Public Policy », Analyse de politiques, décembre 2016.

11  OCDE, Croissance et inégalités : Distribution des revenus et pauvreté dans les pays de l’OCDE, Paris, OCDE, 2008, p. 225.

12  Ibid., p. 238.

13  Ibid., p. 227.

14  Ibid., p. 228.

15  Ibid.