Achèvement des études secondaires

Messages clés

  • Neuf provinces canadiennes sur dix reçoivent un « A » ou un « A+ » grâce au pourcentage de leur population qui est au moins titulaire d’un diplôme d’études secondaires.
  • La Colombie Britannique, l’Ontario et l’Alberta décrochent un « A+ » grâce à des taux supérieurs à ceux de tous les pays comparables au Canada.
  • Les taux d’achèvement des études secondaires sont en hausse. Ainsi, dans chaque province, au moins 90 % des 25 à 34 ans possèdent un diplôme d’études secondaires.

L’achèvement des études secondaires mis en contexte

La détention d’un diplôme d’études secondaires est une condition préalable pour accéder aux études postsecondaires, qui sont de plus en plus souvent considérées comme essentielles pour réussir sur le marché du travail. De nombreux éléments montrent que des citoyens instruits participent plus activement à la société : ils tendent à prendre de meilleures décisions sur des facteurs touchant à leur qualité de vie (p. ex. le régime alimentaire, le tabac, l’exercice physique) et ils gagnent un salaire plus élevé que les personnes moins instruites. Ce que les décideurs savent aussi très bien, et dont le grand public a moins conscience, c’est que les personnes instruites et qualifiées contribuent largement à l’innovation et à la productivité des entreprises ainsi qu’à la performance économique du pays. Dans une économie mondiale interdépendante, les provinces et les pays qui comptent davantage de travailleurs hautement qualifiés possèdent un net avantage compétitif.

Où se situent les provinces canadiennes par rapport aux pays comparables au Canada?

Dans l’ensemble, les provinces affichent un taux de diplomation au secondaire qui n’a rien à envier à celui des pays comparables au Canada. Ainsi, neuf provinces sur dix reçoivent un « A » ou un « A+ » pour cet indicateur. La Colombie-Britannique, l’Ontario et l’Alberta décrochent un « A+ », car leur taux est supérieur à celui de tous les pays comparables au Canada. Seule Terre-Neuve-et-Labrador obtient un « B  ».

Comment les provinces s’en sortent-elles les unes par rapport aux autres?

En plus de classer les provinces par rapport à des pays comparables au Canada, nous les avons comparées entre elles et réparties selon trois catégories : « supérieure à la moyenne », « dans la moyenne » et « inférieure à la moyenne »1.

Concernant l’achèvement des études secondaires, la Colombie-Britannique et l’Ontario affichent des taux supérieurs à la moyenne. Terre-Neuve-et-Labrador se classe en dessous de la moyenne, mais la part de sa population qui est titulaire d’au moins un diplôme d’études secondaires reste supérieure à celle de plus de la moitié des pays comparables au Canada, parmi lesquels la Norvège, le Royaume-Uni et les Pays-Bas.

Comment les taux provinciaux ont-ils évolué au fil du temps?

Entre 1997 et 2012, toutes les provinces ont amélioré leur taux de diplomation au secondaire par rapport aux pays comparables au Canada. Si le Canada a reçu des « A » tout au long de cette période, sept provinces n’ont pas obtenu de « A » en 1997, car leur taux était moins bon que celui des pays comparables au Canada. Parmi elles, seule Terre-Neuve-et-Labrador n’avait toujours pas décroché de « A » en 2012. Pourtant, cette province a connu l’une des améliorations les plus spectaculaires, augmentant son taux de 15,3 points de pourcentage (pour passer de 67,1 % en 1997 à 82,4 % en 2012).

C’est l’Île-du-Prince-Édouard qui a connu la plus forte progression. Son taux a augmenté de 16,5 points de pourcentage (de 69,1 % à 85,6 %), la faisant passer d’une note « B » à une note « A ». L’Alberta et la Colombie-Britannique sont les provinces qui ont le moins progressé, mais elles affichaient déjà un taux relativement élevé en 1997 et avaient donc moins de marge de progression.

Dans tout le pays, l’achèvement des études secondaires est devenu une priorité pour les Canadiens. Cette tendance est moins due aux politiques officielles qu’aux exigences de base pour l’accès au marché du travail, aux attentes sociales (les parents ne veulent pas que leurs enfants soient laissés pour compte) et à la prospérité générale (qui a réduit la nécessité de commencer à travailler à un jeune âge). Assurément, le système éducatif a encouragé les programmes de poursuite des études, mais les facteurs économiques et sociaux généraux ont davantage contribué que les politiques à la performance impressionnante du Canada pour cet indicateur.

Comment les différents groupes d’âge se classent-ils?

En général, les plus jeunes groupes d’âge affichent des taux de diplomation plus élevés – en particulier au Canada. Si l’on classe les pays uniquement en fonction de la part des 25 à 34 ans ayant obtenu un diplôme d’études secondaires, le Canada prend la tête du classement pour 2011, passant devant les États-Unis, tandis que la Suède s’empare de la deuxième place2.

Si l’on classe les provinces par rapport aux pays comparables au Canada uniquement en fonction du groupe des 25 à 34 ans, quatre provinces obtiennent un « A+ » (car leur taux est supérieur à celui du premier pays du classement, à savoir le Canada) et toutes les autres reçoivent un « A ».

Comment les Autochtones du Canada s’en sortent-ils?

Malgré l’excellente performance globale du Canada pour cet indicateur, les Premières Nations, les Métis et les Inuits continuent à afficher des taux de diplomation au secondaire faibles en comparaison. Certes, il est difficile d’obtenir des données précises pour ces populations, mais l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 fournit quelques indications. Pour les 25 à 34 ans se présentant comme des Autochtones, le taux national de diplomation au secondaire est de 72 %, contre 92 % pour l’ensemble de la population canadienne. C’est en Nouvelle-Écosse que le taux de diplomation est le plus haut (85 %) et au Manitoba qu’il est le plus bas (64 %). Comme plusieurs réserves n’ont pas recensé tous leurs membres et sachant que, de manière générale, les Autochtones affichent des taux plus faibles de diplomation au secondaire dans l’Enquête, il est possible que les taux de diplomation réels soient plus bas que ceux rapportés dans l’Enquête.

L’amélioration des résultats des jeunes Autochtones pour cet indicateur est actuellement une priorité, non seulement pour les peuples et les communautés autochtones, mais aussi pour les gouvernements, aux paliers fédéral et provincial. La Colombie Britannique est l’une des provinces qui est considérée comme un chef de file au chapitre de l’éducation des Premières Nations. Avec un taux d’achèvement des études secondaires de 77 % pour les Autochtones âgés de 25 à 34 ans, elle se situe en tête des six provinces à forte population autochtone (les cinq autres étant l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario et le Québec). En Colombie-Britannique, les écoles des réserves assurent une coordination plus efficace non seulement entre elles, mais aussi avec les systèmes des écoles provinciales3. Il reste beaucoup à faire pour que les Premières Nations, les Métis et les Inuits atteignent un niveau aussi élevé d’achèvement des études secondaires que le reste de la population du Canada.

Le diplôme d’études secondaires est-il encore suffisant?

Au Canada, les diplômés du secondaire qui entrent directement dans la vie active ne s’en sortent pas aussi bien que ceux des générations précédentes. Auparavant, un diplôme d’études secondaires était jugé suffisant pour la plupart des emplois, y compris pour beaucoup d’emplois bien rémunérés. Cependant, l’accroissement de la complexité du travail dans l’économie mondiale du savoir et l’augmentation du taux d’achèvement des études postsecondaires au Canada ont réduit la valeur relative du diplôme d’études secondaires. Aujourd’hui, de nombreux employeurs exigent au minimum un diplôme d’études postsecondaires, même si un diplôme universitaire ou collégial dépasse de loin le niveau de compétence réel requis pour leurs emplois de premier échelon.

De quelles compétences les élèves ont-ils besoin pour passer efficacement de l’école au monde du travail?

Le Conference Board a élaboré le Profil des compétences relatives à l’employabilité, qui décrit les compétences, les attitudes et les comportements requis afin de participer et de progresser dans le monde dynamique du travail d’aujourd’hui. La connaissance et la mise en pratique de ces compétences aideront les personnes à entrer, demeurer et progresser dans le monde du travail.

Le Conference Board a aussi préparé une trousse des compétences relatives à l’employabilité pour l’apprenante ou l’apprenant autonome – un ensemble d’outils pratiques visant à aider les personnes à cerner leurs compétences et à y réfléchir, à planifier des activités de perfectionnement, à mettre en œuvre leurs projets d’amélioration et à appliquer leurs compétences, ainsi qu’à répertorier et mettre en valeur celles-ci pour mieux réussir.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les documents suivants :

  • Compétences relatives à l’employabilité 2000+, Ottawa, Le Conference Board du Canada.
  • Employability Skills Toolkit, Ottawa, Le Conference Board du Canada.

Notes de bas de page

1     Pour comparer les provinces canadiennes les unes par rapport aux autres, nous avons d’abord déterminé leur note moyenne et l’écart type des valeurs provinciales. L’écart type est la mesure de la variabilité qui existe à l’intérieur d’un ensemble de résultats. Si les résultats sont normalement répartis (c’est-à-dire que leur dispersion ne penche pas lourdement d’un côté ou de l’autre ou qu’elle ne comporte pas d’aberrations importantes), environ 68 % des résultats se trouveront à un écart type au-dessus ou en dessous de la moyenne. Toute province qui se situe à un écart type au-dessus de la moyenne est dite « supérieure à la moyenne ». Les provinces qui se situent à un écart type en dessous de la moyenne sont dites « inférieures à la moyenne ». Les autres provinces ont un rendement qui les situe « dans la moyenne ».

2    La ventilation par groupe d’âge des données sur l’achèvement des études secondaires n’était pas encore disponible pour 2012.

3    John Richards, Why Is B.C. Best? The Role of Provincial and Reserve School Systems in Explaining Aboriginal Student Performance, Commentary No 390, Toronto, Institut C.D. Howe, 2013.