Adultes ayant de hautes compétences en résolution de problèmes

Messages clés

  • Globalement, le Canada obtient un « B » pour ce qui est des compétences en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique.
  • Un peu plus de 7 % des adultes canadiens ont de hautes compétences en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique.
  • Quatre provinces obtiennent un « A », ce qui les situe près du pays le mieux classé, la Suède.

Pourquoi les compétences en résolution de problèmes sont-elles importantes?

Les compétences en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique – tout comme les compétences en littératie et les compétences en numératie – influent sur le bien-être économique et social.

Étant donné le caractère essentiel de la communication écrite et des mathématiques de base dans pratiquement tous les domaines de la vie, et à la lumière de l’intégration rapide des TIC, les personnes doivent être en mesure de comprendre et de traiter de l’information textuelle et numérique, sous forme imprimée et électronique, et d’y répondre, pour pouvoir participer pleinement à la société – en tant que citoyens, membres d’une famille, consommateurs ou employés1.

La maîtrise de la littératie, de la numératie et de la résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique est associée de façon positive à la probabilité de participer au marché du travail, d’avoir un emploi et de percevoir des salaires plus élevés2. Cependant, des compétences adéquates en littératie, en numératie et en résolution de problèmes ne constituent pas seulement un enjeu économique.

Elles ont également de profondes conséquences sur de vastes considérations nationales, telles que les disparités économiques entre différents groupes; les résultats en matière de santé; les niveaux d’engagement politique; et la mesure dans laquelle les personnes se sentent intégrées à la société, ou isolées de celle-ci3.

Comment mesure-t-on les compétences en résolution de problèmes?

Aux fins des tests du PEICA, la résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique est définie comme « la capacité d’utiliser les technologies numériques, les outils de communication et les réseaux pour acquérir et évaluer de l’information, communiquer avec autrui et accomplir des tâches pratiques4 ». Il n’existe pas d’évaluation de la littératie informatique en soi, mais elle suppose de comprendre la technologie (p. ex. les ordinateurs et les logiciels) et d’être capable de résoudre des problèmes technologiques.

Dans la toute dernière étude comparative internationale, on a évalué dans chaque pays participant les compétences en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique d’adultes âgés de 16 à 65 ans sur un continuum de capacités en utilisant une échelle allant de 0 à 500. Les notes obtenues ont ensuite été divisées en trois niveaux de compétence. Le niveau 1 est le plus bas et le niveau 3, le plus avancé. Pour savoir résoudre des problèmes dans des environnements à forte composante technologique, il faut d’abord posséder certaines compétences dans l’utilisation d’outils et d’applications informatiques.

Étant donné la nécessité de compétences de niveau supérieur dans les économies avancées, le Conference Board estime qu’il faut posséder, au minimum, des compétences en résolution de problèmes de niveau 2 pour bien accomplir la plupart des tâches. Les personnes qui se classent au niveau 3 sont considérées comme ayant de hautes compétences en résolution de problèmes et peuvent, selon Statistique Canada, « accomplir des tâches qui impliquent de multiples applications et un grand nombre d’étapes dans un environnement pouvant être peu familier et, d’autre part […] peuvent établir un plan pour arriver à une solution, à mesure qu’[elles] traitent des résultats et des impasses imprévus5 ».

Comment se classent le Canada et les provinces par rapport aux pays comparables?

Globalement, dans la toute dernière étude comparative internationale, le Canada obtient un « B » pour la proportion d’adultes ayant de hautes compétences en résolution de problèmes. Un peu plus de 7 % des adultes canadiens se situent au niveau 3 à cet indicateur, ce qui classe le Canada au-dessus de la moyenne de l’OCDE, qui est de 5,8 %, mais en dessous de quatre pays comparables6.

En ventilant les résultats de l’étude par province, on s’aperçoit que quatre provinces, soit l’Alberta, la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et l’Ontario, décrochent un « A ». Le Manitoba est la seule province à obtenir un « B », tandis que le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Saskatchewan obtiennent un « C ». Les deux dernières provinces, soit Terre-Neuve-et-Labrador et l’Î.-P.-É., obtiennent un « D ».

À l’étranger, la Suède, la Finlande et le Japon se voient attribuer un « A » pour la proportion de leur population adulte possédant de hautes compétences en résolution de problèmes.

Où se situent les provinces les unes par rapport aux autres?

En plus de classer les provinces par rapport à des pays comparables au Canada, nous les avons comparées entre elles et réparties selon trois catégories : « supérieure à la moyenne », « dans la moyenne » et « inférieure à la moyenne »7.

Les résultats sont contrastés. L’Alberta et la Colombie-Britannique se situent au-dessus de la moyenne, tandis que Terre-Neuve-et-Labrador et l’Î.-P.-É. se situent en dessous.

Comment les immigrants s’en sortent-ils au test de résolution de problèmes?

Le Canada possède une population diversifiée. Selon les données de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, 22 % de la population des 16 à 65 ans sont des immigrants8. Ceux-ci ne sont pas répartis uniformément dans le pays. Ainsi, 85 % des immigrants vivent dans trois provinces : l’Ontario (53,3 %), la Colombie-Britannique (17,6 %) et le Québec (14,4 %). Les 15 % restants vivent dans les sept autres provinces et les trois territoires9.

Il est important d’évaluer les résultats des immigrants sur le plan des compétences, surtout dans les trois provinces où ceux-ci représentent une large part de la population en âge de travailler. En général, la proportion des immigrants adultes ayant de hautes compétences en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique est très inférieure à celle des adultes nés au Canada. Ainsi, en Ontario, la province qui accueille la plus grande proportion d’immigrants, seulement 2,7 % des nouveaux immigrants (ceux qui sont arrivés au Canada au cours des dix dernières années) ont de hautes compétences en résolution de problèmes. Cela ne signifie pas que ces immigrants ont aussi des compétences insuffisantes en résolution de problèmes dans leur langue maternelle. Cependant, ils s’en sortent mal dans l’une des langues officielles du Canada, à savoir l’anglais ou le français. En Colombie-Britannique et au Québec, les nouveaux immigrants affichent de meilleurs résultats que les immigrants de longue date.

Comment les Autochtones s’en sortent-ils au test de résolution de problèmes?

La population autochtone du Canada est en augmentation. Ainsi, la part de la population canadienne s’identifiant comme Autochtone à l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 était de 4,3 %, alors qu’elle était de 3,3 % en 200110. Environ 61 % des Autochtones se sont identifiés comme membres des Premières Nations (la moitié de ces personnes vivaient dans une réserve), 32 % comme Métis seulement et 4,2 % comme Inuits seulement11. Il est important de noter que près de 15 % des Autochtones déclarent avoir pour langue maternelle une langue autochtone, ce qui influe probablement sur leurs résultats aux tests du PEICA, qui sont uniquement administrés en anglais ou en français12. Le PEICA a suréchantillonné la population autochtone afin de mieux évaluer les compétences de cette population diversifiée. Seuls les Autochtones vivant à l’extérieur des réserves ont participé au test13.

Des données détaillées sont disponibles sur les résultats des Autochtones dans l’ensemble du Canada et dans quatre provinces (Ontario, Manitoba, Saskatchewan et Colombie-Britannique). En général, les Autochtones sont beaucoup moins susceptibles que les non-Autochtones d’avoir de hautes compétences en résolution de problèmes. C’est en Ontario que l’écart entre ces deux groupes est le plus grand. En effet, 7,8 % des non-Autochtones affichent de hautes compétences en résolution de problèmes, contre 4,3 % des Autochtones. La Colombie-Britannique affiche l’écart le plus faible, ainsi que la plus forte proportion d’Autochtones et de non-Autochtones ayant de hautes compétences en résolution de problèmes.

Seuls les Autochtones vivant à l’extérieur des réserves ont passé le test du PEICA et les résultats en résolution de problèmes seraient probablement moins bons avec la participation des populations des réserves. En effet, selon certains rapports, la moitié seulement des ménages des Premières Nations ont accès à Internet et seulement la moitié des écoles des Premières Nations sont entièrement équipées de la technologie requise14. Le manque de connectivité constitue un obstacle de poids pour les populations autochtones.

Notes de bas de page

1    Statistique Canada, Emploi et Développement social Canada et Conseil des ministres de l’Éducation (Canada), Les compétences au Canada : Premiers résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, n° au catalogue 89-555-X, Ottawa, Statistique Canada, 2013, p. 6.

2    OCDE, Perspectives de l’OCDE sur les compétences 2013 : Premiers résultats de l’Évaluation des compétences des adultes, Paris, OCDE, 2013, p. 246-247.

3    Statistique Canada, Emploi et Développement social Canada et Conseil des ministres de l’Éducation (Canada), Les compétences au Canada : Premiers résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, n° au catalogue 89-555-X, Ottawa, Statistique Canada, 2013, p. 5.

4    OCDE, Perspectives de l’OCDE sur les compétences 2013 : Premiers résultats de l’Évaluation des compétences des adultes, Paris, OCDE, 2013, p. 64.

5    Statistique Canada, Emploi et Développement social Canada et Conseil des ministres de l’Éducation (Canada), Les compétences au Canada : Premiers résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, n° au catalogue 89-555-X, Ottawa, Statistique Canada, 2013, p. 23.

6    Ibid., 84.

7    Pour comparer les provinces canadiennes les unes par rapport aux autres, nous avons d’abord déterminé leur note moyenne et l’écart type des valeurs provinciales. L’écart type est la mesure de la variabilité qui existe à l’intérieur d’un ensemble de résultats. Si les résultats sont normalement répartis (c’est-à-dire que leur dispersion ne penche pas lourdement d’un côté ou de l’autre ou qu’elle ne comporte pas d’aberrations importantes), environ 68 % des résultats se trouveront à un écart type au-dessus ou en dessous de la moyenne. Toute province qui se situe à un écart type au-dessus de la moyenne est dite « supérieure à la moyenne ». Les provinces qui se situent à un écart type en dessous de la moyenne sont dites « inférieures à la moyenne ». Les autres provinces ont un rendement qui les situe « dans la moyenne ».

8    Statistique Canada, Emploi et Développement social Canada et Conseil des ministres de l’Éducation (Canada), Les compétences au Canada : Premiers résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, no 89-555-X au catalogue, Ottawa, Statistique Canada, 2013, p. 49.

9    Statistique Canada, Immigration et diversité ethnoculturelle au Canada, no 99-010-X au catalogue, Ottawa, Statistique Canada, 2014.

10    Statistique Canada, Les peuples autochtones au Canada : Premières Nations, Métis et Inuits, no 99-011-X au catalogue, Ottawa, Statistique Canada, 2014.

11    Ibid.

12    Statistique Canada, Les peuples autochtones et la langue, no 99-011-X au catalogue, Ottawa, Statistique Canada, 2014.

13    Sur les 1 400 685 personnes s’identifiant comme Autochtones en 2011, environ 1 086 319 (78 %) vivaient à l’extérieur des réserves.

14    Assemblée des Chefs sur l’éducation, Portrait de l’éducation des Premières Nations, octobre 2012.