Orienter sa carrière

Transitions professionnelles pour les Canadiens handicapés

In partnership FSC logo French

Tout le monde a besoin d’options de carrière, y compris les personnes handicapées.

Le Conference Board du Canada, à la demande du Centre des Compétences futures, mène une étude visant à faciliter les transitions professionnelles des personnes handicapées.

Cette recherche a pour but de favoriser le maintien en emploi et la mobilité professionnelle de ce groupe en quête d’équité.

Nous nous appuyons sur les travaux du Conference Board sur l’automatisation, la mobilité professionnelle et l’accessibilité pour :

  • cerner les possibilités de transitions professionnelles pour les personnes handicapées en fonction des compétences de base qu’elles possèdent déjà;
  • proposer des avenues de formation accessibles, selon les besoins;
  • recommander l’établissement de nouveaux parcours professionnels offrant une plus grande sécurité d’emploi et des salaires plus élevés.

Les Canadiens handicapés sont surreprésentés dans les emplois peu rémunérés à haut risque d’automatisation.

Les personnes handicapées connaissent des taux de chômage et de sous-emploi plus élevés que les personnes non handicapées. Plus inquiétant encore, bon nombre des emplois occupés par les personnes handicapées seront probablement automatisés au cours des deux prochaines décennies.

À mesure que l’automatisation progresse, des technologies comme les caisses libre-service et l’impression 3D accompliront des tâches actuellement réalisées par des salariés. Cette tendance à l’automatisation s’est accentuée pendant la pandémie de COVID-19. Contrairement aux gens, la technologie ne tombe pas malade.

À l’aide des données sur l’emploi au Canada et de modèles élaborés par le Conference Board, nous avons cerné les
10 principales professions au sein desquelles les personnes handicapées sont fortement représentées et qui sont à haut risque d’automatisation.

Le concept d’automatisation désigne les emplois qui disparaîtront ou dont certaines tâches seront accomplies par des machines. Au moins la moitié de ces emplois sont considérés comme étant à faible revenu, ce qui ajoute à l’insécurité financière à laquelle sont confrontés beaucoup trop de Canadiens handicapés.

Les 10 principaux postes occupés par des personnes handicapées et qui sont à risque élevé d’automatisation

Nous voulons comprendre trois aspects

1. Les transitions professionnelles viables qui permettent d’échapper aux professions faiblement rémunérées et à haut risque d’automatisation

Une transition professionnelle consiste à quitter un emploi pour en occuper un nouveau. Pour que la transition vers un nouvel emploi soit considérée viable par rapport à l’ancien poste, ce nouvel emploi doit :

  • exiger un ensemble de compétences similaires
  • offrir un salaire égal ou supérieur
  • présenter de fortes perspectives de croissance
  • être moins à risque d’automatisation

Pour certaines transitions professionnelles, le perfectionnement des compétences est nécessaire et le travailleur doit répondre aux exigences scolaires du nouveau poste.

2. Stratégies de formation

Les stratégies de formation qui favorisent les transitions professionnelles peuvent aller des activités de renforcement des compétences de courte durée à l’obtention de diplômes universitaires. Certaines transitions nécessitent la combinaison de différentes stratégies de formation.

  • Le perfectionnement consiste à acquérir de nouvelles compétences dans un domaine de connaissances précis, comme le codage ou le leadership. De nombreux milieux de travail, collèges et universités, ainsi que des plateformes d’enseignement privées, comme LinkedIn Learning, proposent des programmes de perfectionnement.
  • D’autres stratégies de formation font appel à l’apprentissage, au mentorat, à l’obtention de diplômes et de certifications postsecondaires.

3. Obstacles à l’accessibilité en milieu de travail

Les obstacles à l’accessibilité expliquent en grande partie pourquoi les personnes handicapées sont plus susceptibles que les autres Canadiens d’exercer des emplois peu rémunérés et à haut risque d’automatisation. En raison des inégalités sociales et économiques, il est également difficile pour les personnes handicapées de faire la transition vers des postes offrant une meilleure sécurité d’emploi.

Voici ce que nous entendons par obstacles à l’accessibilité en milieu de travail :

Stigmatisation sociale et discrimination

La stigmatisation, ou les attitudes et comportements négatifs, à l’égard des personnes handicapées diminue leurs possibilités d’emploi et de formation.

  • Les employeurs ont parfois une compréhension limitée des situations de handicap et pensent qu’elles constituent un désavantage en milieu de travail.
  • Les personnes handicapées sont plus susceptibles de vivre du harcèlement et de l’intimidation au travail.
  • Elles sont trop souvent confrontées à des stéréotypes de la part de leurs collègues et de leurs supérieurs qui croient à tort qu’elles sont moins compétentes que les autres ou qu’elles jouissent d’un traitement particulier.
  • La stigmatisation est parfois source de discrimination salariale : les personnes handicapées gagnent en moyenne 10 % de moins que les autres Canadiens, même si elles ont une scolarité et une expérience similaires.

Manque de mesures d’adaptation au travail

Les mesures d’adaptation en milieu de travail sont très variées – elles vont de l’adoption d’horaires flexibles aux mesures favorisant l’accessibilité en milieu de travail.

  • Les personnes handicapées signalent un manque de soutien en matière d’accessibilité au travail et affirment que les demandes de mesures d’adaptation sont souvent refusées.
  • Les employeurs croient parfois que les mesures d’adaptation en milieu de travail sont coûteuses, alors que les recherches démontrent qu’elles ne coûtent rien ou presque.
  • Les personnes handicapées affirment qu’elles ont peu de possibilités d’avancement, ce qui pourrait expliquer pourquoi elles sont peu représentées dans les postes de direction.

Faible sécurité d’emploi

De nombreuses personnes handicapées occupent des postes offrant peu de sécurité d’emploi, ce qui signifie qu’elles ont de fortes chances de perdre leur emploi de manière inattendue.

  • Une large proportion des emplois à temps partiel, faiblement rémunérés et occupés par des personnes handicapées n’offrent pas de congés de maladie payés, de régimes de soins de santé ou de régimes de retraite.
  • Pendant les périodes de ralentissement économique, comme ce fut le cas pendant la pandémie de COVID-19, les personnes handicapées sont plus susceptibles que les autres travailleurs canadiens d’être mises à pied ou de voir leurs heures de travail réduites.
  • Les femmes handicapées, les Noirs et les Autochtones handicapés, les parents célibataires handicapés, les personnes ayant des incapacités multiples et les personnes avec des incapacités plus sévères sont les plus susceptibles d’être mises à pied.

Quelle est la prochaine étape?

Nous interrogerons 30 experts de l’accessibilité au travail qui ont vécu une situation de handicap pour comprendre les obstacles que rencontrent et les réussites que connaissent les personnes handicapées tout au long de leur transition professionnelle.

La contribution des participants s’inspirera de nos résultats d’analyse, qui mettent à profit les travaux en cours du Conference Board sur les transitions professionnelles et l’automatisation, ainsi que des données sur les outils novateurs tels que :

Notre travail aidera les employeurs, les organismes gouvernementaux et les responsables des politiques à cerner les façons d’aider les personnes handicapées à effectuer une transition en douceur vers leur nouvel emploi. Les résultats de cette recherche aideront à abolir les obstacles auxquels sont confrontées les personnes handicapées et permettront de formuler des recommandations en matière de programmes et de financement.

Nous voulons aider les personnes handicapées à trouver de nouveaux parcours professionnels et de formation avant qu’elles ne soient déplacées. Des perspectives d’emploi bien définies contribuent à maintenir les gens sur le marché du travail.


Partenaires du CCF

Toronto Metropolitan University
Le Conference Board du Canada
Blueprint
Gouvernement du Canada

Le Conference Board du Canada assume l’entière responsabilité des résultats et conclusions de cette recherche.

Retour au haut de page