Compétences financières et de gestion pour la réconciliation économique

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Une nouvelle génération dynamique de professionnels autochtones prendra en charge la gestion des services d’entreprise uniques de leur communauté.

Une main-d’œuvre qualifiée autochtone est essentielle à la concrétisation d’une nouvelle vision de la réconciliation économique où les communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits contrôlent leur avenir économique.

Les professionnels autochtones de la finance, de la gestion et d’autres services aux entreprises ont un rôle important à jouer dans l’évolution des relations économiques de leur communauté pour créer une prospérité à long terme.

Ces rôles pourraient comprendre :

  • professionnels/professionnelles de la haute direction
  • professionnels/professionnelles de la gestion de projet
  • professionnels/professionnelles en finance, en vérification et en comptabilité
  • professionnels/professionnelles en ressources humaines, en services aux entreprises, et en assurance
  • professionnels/professionnelles de l’administration, et de la réglementation
  • professionnels/professionnelles en logistique de la chaîne d’approvisionnement

Les professionnels autochtones sont essentiels pour permettre un véritable développement économique

Ces professionnels peuvent aider à répondre aux besoins uniques de leur communauté en matière de services aux entreprises, notamment en ce qui concerne la gestion des fiducies, le développement économique des régions rurales/éloignées, la prestation de services multilingues et de services de ressources humaines adaptés à la culture.

Les communautés autochtones qui souhaitent exercer un plus grand contrôle sur les décisions qui touchent leurs territoires traditionnels auront besoin de professionnels autochtones capables d’intégrer les valeurs des communautés dans l’évaluation, le financement et la gestion de projets complexes de développement des ressources.

Ces professionnels peuvent également aider les communautés à répondre à des exigences administratives uniques – chaque année, une Première Nation produit en moyenne 168 rapports annuels distincts à l’intention du gouvernement fédéral.

Les professionnels autochtones de la finance et de la gestiongestion permettent à leur communauté de créer des partenariats durables et une prospérité commune avec d’autres organisations autochtones et non autochtones. Ces professionnels joueront un rôle essentiel pour permettre aux communautés de tirer parti des possibilités émergentes, telles que :

  • des droits de propriété dans le cadre des grands projets de développement des ressources
  • une participation accrue aux activités entrepreneuriales et aux chaînes d’approvisionnement des projets
  • l’essor du développement économique non traditionnel
  • l’accès à des capitaux abordables pour les infrastructures et le développement économique
  • l’essor des sociétés et fiducies de développement économique
  • des partenariats stratégiques avec des entreprises canadiennes et des établissements universitaires
  • la nature changeante du milieu de travail fondée sur l’inclusion et la réconciliation

Les employeurs doivent faire une place aux professionnels autochtones pour leur permettre de réaliser leur potentiel

Trop peu d’Autochtones occupent des postes de direction au pays. Bien qu’ils représentent près de 5 % de la population canadienne, les Autochtones n’occupent que 0,3 % des postes au sein des conseils d’administration des entreprises et 0,2 % des postes de haute direction des entreprises publiques.

Les Autochtones sont également sous-représentés dans les fonctions financières, puisqu’ils représentent entre 0,7 et 1,3 % de l’ensemble des employés du secteur financier canadien. Ce chiffre est probablement sous-estimé, car la plupart des employeurs du secteur ne déclarent toujours pas leurs données en matière d’emploi ou d’avancement des Autochtones.

Les entreprises canadiennes ont un rôle déterminant à jouer dans la création d’avenues permettant aux professionnels autochtones d’acquérir de nouvelles compétences et de faire progresser leur carrière – mais les employeurs doivent redoubler d’efforts pour supprimer les obstacles systémiques qui nuisent à la pleine contribution des Autochtones et qui freinent leur avancement professionnel.

En comblant l’écart en matière d’éducation, davantage de possibilités de carrière verront le jour

Les faibles taux de formation universitaire des Autochtones limitent également leur accès à des professions des domaines de la finance et de la gestion. En 2016, seulement 14 % des femmes autochtones et 8 % des hommes autochtones détenaient un baccalauréat ou un diplôme de niveau plus élevé. Bien que ces taux soient en augmentation, ils sont encore bien inférieurs à ceux des femmes (32 %) et des hommes (27 %) non autochtones.

Les Autochtones qui obtiennent un baccalauréat ou un grade supérieur sont moins susceptibles que leurs homologues non autochtones d’entreprendre des études en commerce, en gestion ou en administration publique. Les taux sont les plus bas chez les femmes inuites (15,9 %), alors qu’ils atteignent 23,5 % chez les hommes non autochtones.

Les options disponibles en matière d’éducation tiennent rarement compte des réalités du développement économique autochtone, bien que la situation soit en train d’évoluer grâce aux certifications en finance et en gestion décernées par l’AFOA Canada et d’autres organisations dirigées par des Autochtones.

Le développement des capacités des communautés autochtones favorise l’autodétermination

Les progrès en matière de développement des capacités varient d’une communauté à l’autre. Depuis 2006, 214 Premières Nations ont reçu du Conseil de gestion financière des Premières Nations (CGFPN) une certification qui reconnaît les bonnes pratiques en matière de gouvernance et de gestion financière, ce qui leur donne accès à de nouveaux pouvoirs d’imposition et d’emprunt.

Mais depuis 2020, 108 Premières Nations ont été soumises à la Politique de prévention et gestion des manquements du gouvernement fédéral, ce qui leur a fait perdre accès à des options de financement et a forcé l’intervention d’un tiers dans leur gestion financière.

À la demande du Centre des Compétences futures, le Conference Board du Canada poursuit ses recherches sur les besoins des communautés autochtones en matière de services aux entreprises et sur les besoins connexes liés au recrutement d’un plus grand nombre de professionnels autochtones de la finance et de la gestion.

Faire progresser la réconciliation économique

Dans le cadre de son programme de réconciliation et de l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), le Canada s’est engagé à soutenir le droit inhérent des peuples autochtones à l’autodétermination et à la libre poursuite de leur développement économique, social et culturel.

La réconciliation économique est essentielle au respect de cet engagement et à la réalisation de l’autodétermination. Cette réconciliation reposera en partie sur la capacité des communautés autochtones à générer leurs propres sources de revenus et à diversifier leurs économies. Les Autochtones qui possèdent des compétences en matière de services aux entreprises peuvent les mettre à profit tout en veillant à ce que le contexte particulier et les valeurs propres à leur communauté soient au cœur de la prise de décision.

Tous les niveaux de gouvernement ont également besoin de professionnels autochtones de la finance et de la gestion pour faciliter la mise en œuvre des accords de revendication territoriale et d’autonomie gouvernementale qui couvrent une grande partie du Nord du Canada.

Promouvoir le changement et une vision commune de la prospérité

Les communautés autochtones doivent disposer de compétences en matière de services aux entreprises pour prendre en main leur avenir économique et générer une prospérité à long terme.

Le Canada a beaucoup à gagner de ce changement – selon le Conseil national de développement économique des Autochtones, le fait de combler l’écart de productivité de la main-d’œuvre entre les Autochtones et les non-Autochtones stimulerait l’économie canadienne à hauteur de 27,7 milliards de dollars annuellement.

Ce projet offrira aux participants des stratégies et des exemples de pratiques efficaces pour remédier à la sous-représentation persistante des travailleurs autochtones dans les domaines des services aux entreprises et proposera des recommandations pour l’élaboration d’un meilleur écosystème de développement des compétences afin d’accroître le bassin de talents de professionnels autochtones des services aux entreprises.

Que nous réserve le reste du parcours?

Durant la première phase de ce projet, nous nous sommes entretenus avec des leaders autochtones des finances et de la gestion de tout le Canada. Ils ont mis en lumière ce que réserve l’avenir aux communautés autochtones et au pays tout entier si un plus grand nombre d’Autochtones font carrière dans ces domaines.

Au cours de la prochaine phase, nous collaborerons avec des groupes et des communautés autochtones afin de connaître leurs besoins uniques en matière de services aux entreprises et de cerner les compétences dont ils ont besoin. En même temps, nous travaillerons avec les écoles de commerce, les collèges et les employeurs du secteur des entreprises pour comprendre le rôle qu’ils peuvent jouer afin d’accroître le bassin de talents des professionnels autochtones des services aux entreprises.

Pour faire progresser la réconciliation économique et l’autodétermination économique des Autochtones, nous devons répondre à deux questions interreliées :

Que peut-on faire pour accroître le bassin de professionnels autochtones de la finance et de la gestion?
En quoi cet accroissement de la réserve de talents permettra-t-il de mieux répondre aux besoins des communautés autochtones en matière de services aux entreprises?

Nos chercheurs vont :

  1. Travailler avec les groupes et les communautés autochtones pour connaître leurs besoins uniques en matière de services aux entreprises.
  2. Cerner le rôle des compétences des Autochtones en matière de services aux entreprises pour faire progresser l’autodétermination et stimuler la prospérité sur le plan économique.
  3. Déterminer comment les établissements d’enseignement, les employeurs autochtones et les entreprises canadiennes peuvent contribuer à développer le bassin de professionnels autochtones de la finance et de la gestion.
  4. Fournir un aperçu de la manière dont les organisations financières et de gestion, autochtones et non-autochtones, peuvent améliorer le recrutement et le maintien en poste, et explorer les implications de ces changements pour les milieux de travail de l’avenir.

Partenaires du CCF

Toronto Metropolitan University
Le Conference Board du Canada
Blueprint
Gouvernement du Canada

Le Conference Board du Canada assume l’entière responsabilité des résultats et conclusions de cette recherche.

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