Connectivité

Messages clés

  • Par rapport aux pays de comparaison, la plupart des provinces affichent une performance moyenne à faible en matière de connectivité.
  • En Colombie-Britannique, 78 % des ménages ont un abonnement à une connexion à large bande, ce qui vaut un « B » à cette province, la plaçant en tête de toutes les provinces et au 7e rang par rapport aux pays de comparaison.
  • Avec un taux d’abonnement des ménages situé cinq points de pourcentage en dessous de la moyenne canadienne, la Nouvelle-Écosse et le Manitoba écopent d’un « D » et sont les provinces les moins bien classées.

Pourquoi la connectivité est-elle importante pour l’innovation?

L’Internet est devenu une infrastructure indispensable pour les entreprises, le gouvernement, la science, les arts, l’éducation et, de manière plus générale, les interactions sociales. Les organisations et les personnes comptent sur l’Internet pour échanger des idées et des renseignements, vendre et acheter des biens et des services, contribuer à l’éducation et socialiser. À cet égard, et à bien d’autres, l’Internet contribue aux activités d’innovation et de commercialisation, à la fois pour développer la capacité à innover et pour appliquer, mettre en valeur et vendre les résultats de l’innovation. À mesure que l’accès à l’Internet se développe, les innovateurs ont non seulement de meilleurs moyens d’échanger leurs idées et de collaborer en dépit des distances, mais aussi d’accéder à des marchés et des clients potentiels lorsque les utilisateurs finaux bénéficient eux aussi d’une plus grande connectivité.

Comment mesure-t-on la connectivité?

La connectivité se mesure en fonction de la part des ménages qui sont abonnés à une connexion fixe à large bande. Bien que ce type de connexion soit de plus en plus accessible – atteignant 100 % dans certaines régions –, l’important est de savoir si les gens utilisent bel et bien cette capacité. C’est pour cela qu’il est plus efficace de mesurer les abonnements que la disponibilité de ce service.

L’accès à l’Internet peut se faire soit par une connexion fixe à large bande (notamment une ligne d’abonné numérique ou DSL, un modem câble et un dispositif fixe sans fil) ou une connexion mobile (notamment des normes de communication sans fil comme la 3G ou l’équivalent 3G, le HSPA+ et la LTE). Dans l’idéal, il devrait exister des données comparables pour les abonnements fixes et mobiles, ainsi que pour la pénétration de l’Internet dans les entreprises en plus des ménages. Toutefois, la part des ménages abonnés à une connexion fixe à large bande fournit une mesure raisonnable de l’utilisation de l’Internet en général.

Comment les provinces s’en sortent-elles par rapport aux pays de comparaison?

La plupart des provinces affichent une performance moyenne à faible sur le plan de la connectivité par rapport aux pays du classement. Avec 78 % de ménages abonnés à une connexion à large bande, la Colombie-Britannique décroche un « B » qui la place en tête de toutes les provinces et au 7e rang par rapport aux pays de comparaison. Parmi les six pays qui la précèdent au classement, quatre décrochent un « A », soit la Suède (86 % de connectivité), le Danemark (84 %), les Pays-Bas (83 %) et la Finlande (81 %).

À l’instar de la Colombie-Britannique, l’Ontario (77 %), l’Île-du-Prince-Édouard (76 %) et l’Alberta (76 %) font toutes mieux que la moyenne nationale et obtiennent un « B ».

Terre-Neuve-et-Labrador, le Québec, la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick, de même que le Canada, reçoivent un « C », avec un taux de connectivité allant de 73 à 75 %. D’autre part, avec un taux d’abonnement de 70 %, la Nouvelle-Écosse et le Manitoba écopent d’un « D », rejoignant la France (70 %), les États-Unis (68 %), l’Irlande (65 %) et le Japon (65 %) en queue de peloton.

Comment les provinces s’en sortent-elles les unes par rapport aux autres?

La Colombie-Britannique est la province la mieux classée, suivie de l’Ontario, de l’Île-du-Prince-Édouard et de l’Alberta. Ces quatre provinces décrochent toutes un « B » et affichent une moyenne supérieure à celle du Canada sur le plan de la connectivité. Terre-Neuve-et-Labrador, le Québec, la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick, qui enregistrent un taux d’abonnement des ménages égal ou légèrement inférieur à la moyenne canadienne, reçoivent un « C ». Avec un taux d’abonnement de 70 % – soit cinq points de pourcentage de moins que la moyenne canadienne –, la Nouvelle-Écosse et le Manitoba écopent d’un « D » et sont les provinces les moins bien classées.

Bien que la différence entre les provinces les plus performantes et celles du bas du classement soit de seulement huit points de pourcentage, vu que la Colombie-Britannique – en tant que province canadienne la plus performante – obtient seulement un « B » par rapport aux pays de comparaison, toutes les provinces, et particulièrement la Nouvelle-Écosse et le Manitoba, disposent d’une importante marge d’amélioration.


Le prix a-t-il de l’importance?

Les prix des services d’abonnement à une connexion à large bande tendent à être plus élevés dans les provinces de l’Atlantique que dans les autres provinces. Cependant, il ne semble pas y avoir de lien entre le prix et le taux d’abonnement dans les provinces1. Ainsi, le Manitoba enregistre les moyennes de prix d’abonnement les plus basses de toutes les provinces, mais il se classe pourtant dernier en ce qui concerne le taux d’abonnement. En revanche, l’Île-du-Prince-Édouard, dont les moyennes de prix sont parmi les plus élevées, obtient un « B » et se classe troisième parmi les provinces pour la connectivité.

De même, les écarts de prix ne semblent pas expliquer les différences concernant le taux d’abonnement entre les pays2. Ainsi, bien que le Japon et la France soient les pays du classement qui affichent les prix médians les plus bas en ce qui concerne les connexions à large bande, ils écopent d’un « D » pour la connectivité. En revanche, alors qu’elles ont respectivement les troisième et quatrième prix médians les plus élevés, la Suisse et l’Allemagne enregistrent des taux d’abonnement supérieurs à la moyenne et décrochent un « B » pour cet indicateur.

Bien que les différences régionales concernant le taux d’abonnement ne puissent pas être expliquées par les écarts de prix, le fait qu’entre 22 % et 30 % des ménages canadiens, selon la province, n’aient pas d’accès à l’Internet laisse supposer que le prix entre peut-être en ligne de compte pour une minorité assez importante de consommateurs.

Existe-t-il des différences de vitesse de connexion entre les provinces et les pays de comparaison?

Parmi les 16 pays du classement, le Canada, avec une vitesse de téléchargement médiane de 31 Mbps, occupe la 5e place, à égalité avec la Belgique, la France et la Suède3. Bien que cette vitesse soit nettement inférieure à celle enregistrée par les Pays-Bas (61 Mbps), elle n’est pas très loin de la vitesse médiane du Danemark (40 Mbps), du Royaume-Uni (36 Mbps) et de la Norvège (35 Mbps). Qui plus est, la vitesse médiane de téléchargement du Canada est presque deux fois plus élevée que celle des États-Unis voisins (17 Mbps).

On ne dispose pas de données comparables pour les provinces, mais un autre indicateur lié à la vitesse – à savoir le pourcentage de ménages qui ont une connexion à large bande offrant une vitesse comprise entre 25 et 100 Mbps – met en évidence d’importants écarts de capacité entre les provinces. Alors que 87 % des ménages britanno-colombiens ont accès à une connexion à large bande avec une vitesse de téléchargement de 25 à 100 Mbps, c’est le cas de seulement 48 % des ménages prince-édouardiens. Les ménages et les entreprises qui ont accès à des vitesses de téléchargement plus élevées seront à même de partager davantage de renseignements, plus rapidement et de collaborer plus efficacement, ce qui leur donnera un avantage au chapitre de l’innovation.



Comment les provinces peuvent-elles améliorer leur taux d’abonnement?

Toutes les provinces peuvent encore s’améliorer. L’augmentation du taux d’abonnement nécessiterait probablement des stratégies visant les coûts, de même que les obstacles géographiques et infrastructurels.

Si les prix n’expliquent pas les variations de connectivité entre les provinces, ils peuvent toutefois contribuer à expliquer pourquoi le taux d’abonnement est inférieur à 80 % pour toutes les provinces. Les ménages canadiens les plus défavorisés sur le plan socioéconomique sont moins susceptibles d’être connectés, ce qui laisse certains élèves et travailleurs à l’écart des efforts visant à améliorer la capacité d’innovation du Canada4. Alors que « 97 % des Canadiens du quartile supérieur en matière de revenus ont accès à l’Internet chez eux », selon Statistique Canada, cet accès tombe à 54 % pour les ménages du quartile inférieur5. Atteindre les Canadiennes et les Canadiens défavorisés qui ont été exclus de la révolution de l’Internet sera un facteur essentiel pour améliorer la performance globale des provinces au chapitre de la connectivité.

Le fossé numérique qui sépare les habitants des régions rurales et urbaines constitue un autre facteur, quoiqu’il se rétrécisse grâce aux nouvelles technologies. À quelques exceptions près, les provinces dont la population est plus concentrée dans les régions urbaines sont généralement plus connectées que les provinces ayant une population plus rurale6. De plus, à l’intérieur des provinces, les régions rurales ou éloignées ont généralement plus de difficultés que les régions urbaines à connecter les gens à l’Internet. Les progrès tant sur le prix que sur l’accès pour les communautés rurales pourraient améliorer le taux d’abonnement à une connexion à large bande, et donc rehausser la connectivité du Canada.

Notes de bas de page

1    Calculs reposant sur les données de CBC News, Broadband Costs in Canada.

2    Calculs reposant sur les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques, Portail de l’OCDE sur le haut débit.

3    Ibid.

4    Catherine A. Middleton et Christine Sorensen. « How Connected Are Canadians? Inequities in Canadian Households’ Internet Access », Canadian Journal of Communication, vol. 30, no 4, 2005, p. 463; John Lawford et Alysia Lau, Aucun consommateur laissé pour compte : une politique canadienne d’abordabilité des services de communications à l’ère numérique, Ottawa, Le Centre pour la défense de l’intérêt public, 2015.

5    Cité dans Michael Geist. « Why Canada’s Digital Divide Persists », The Tyee, 9 avril 2013.

6    Calculs du Conference Board reposant sur les données concernant la connectivité des provinces et Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages — Population urbaine et rurale, par province et territoire; Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, Rapport de surveillance des communications 2013, Ottawa, CRTC, 2013, chap. 6.