L’avantage que procure un diplôme collégial sur le plan du revenu

Messages clés

  • Terre -Neuve-et-Labrador devance toutes les provinces pour l’indicateur de l’avantage que procure un diplôme collégial sur le plan du revenu.
  • À Terre-Neuve-et-Labrador et à l’Île-du-Prince-Édouard, un diplôme collégial procure un plus grand avantage sur le plan du revenu aux femmes qu’aux hommes.
  • L’avantage que procure un diplôme collégial sur le plan du revenu est resté relativement stable dans la plupart des provinces ces 15 dernières années et peut-être plus.

L’avantage que procure un diplôme collégial sur le plan du revenu mis en contexte

Investir dans les études scolaires a ses avantages. Dans la plupart des pays, les titulaires d’un diplôme collégial ou universitaire (enseignement supérieur) ont généralement de meilleurs débouchés sur le marché du travail, sont moins exposés au risque du chômage et perçoivent un revenu plus élevé tout au long de leur vie professionnelle1. Certes, les individus bénéficient clairement de leur investissement dans des études collégiales, mais ils ne sont pas les seuls. En effet, les économies qui investissent dans l’instruction et l’acquisition de compétences de leur population – par l’intermédiaire de systèmes d’éducation postsecondaire et d’autres moyens – en retirent elles aussi des avantages, puisqu’elles augmentent leurs recettes fiscales et réduisent leurs coûts de transferts sociaux. Qui plus est, en se constituant une main-d’œuvre instruite, elles contribuent aussi à renforcer leur potentiel d’innovation et à améliorer leur compétitivité.

Comment calcule-t-on cet avantage?

Nous avons comparé le revenu des diplômés collégiaux avec celui des diplômés du secondaire. Pour calculer le revenu, nous avons utilisé les salaires et les traitements. Nous avons préféré utiliser le revenu médian (le point où 50 % des répondants gagnent davantage et où 50 % gagnent moins), car il est moins sujet aux aberrations que le revenu moyen, qui peut être faussé par les revenus très élevés de relativement peu de personnes. Les résultats sont exprimés en nombre de dollars gagnés par un diplômé collégial par tranche de 100 $ gagnés par un simple diplômé du secondaire. Il se peut que la province dans laquelle l’avantage sur le plan du revenu est le plus haut présente un revenu inférieur en chiffres absolus, mais relativement supérieur si l’on se fonde sur le niveau d’études.

Dans quelle province un diplôme collégial procure-t-il le plus grand avantage sur le plan du revenu?

En 2013, à Terre-Neuve-et-Labrador, les diplômés collégiaux ont gagné 129 $ par tranche de 100 $ gagnés par les diplômés du secondaire, ce qui vaut à la province un « A » pour cet indicateur. En chiffres relatifs, Terre-Neuve-et-Labrador surpasse largement toutes les autres provinces. La plupart de celles-ci affichent des avantages relativement similaires pour leurs diplômés collégiaux, avec des résultats s’échelonnant entre 120 $ en Alberta et 117 $ au Manitoba. Le Québec est la seule province à écoper d’un « D », avec 112 $ pour ses diplômés collégiaux.

En chiffres absolus, c’est en Alberta et en Saskatchewan que les diplômés collégiaux affichent les revenus les plus élevés, probablement parce que ces provinces ont besoin de travailleurs qualifiés dans le secteur des ressources naturelles. Terre-Neuve-et-Labrador possède elle aussi un secteur des ressources naturelles bien développé. Elle a connu périodiquement des pénuries de main-d’œuvre qui l’ont contrainte à en importer. La nécessité d’attirer davantage de travailleurs qualifiés est l’un des principaux facteurs pouvant expliquer l’importance grandissante que l’on accorde à l’enseignement collégial dans cette province.

Existe-t-il des différences entre les hommes et les femmes?

À Terre-Neuve-et-Labrador et à l’Île-du-Prince-Édouard, l’avantage que procure un diplôme collégial sur le plan du revenu est plus important chez les femmes. Dans les autres provinces, cet avantage est à peu près équivalent chez les hommes et les femmes, ou plus grand chez les hommes.

Dans deux provinces (Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador), ce sont les femmes qui tirent le plus avantage d’un diplôme collégial. Toutefois, dans toutes les provinces, les hommes ont des niveaux de revenus réels nettement plus élevés. Donc, même si les diplômées et les diplômés collégiaux reçoivent un retour similaire pour leur investissement dans leurs études, l’écart réel de revenu entre hommes et femmes montre de manière générale que les revenus sont sensiblement plus bas chez les femmes possédant un diplôme collégial ou du secondaire.

De nombreuses raisons, certaines personnelles et d’autres sociétales, peuvent expliquer cet écart persistant entre les sexes. Mentionnons entre autres le choix du principal domaine d’études (par exemple, arts ou lettres et sciences humaines contre commerce, mathématiques ou ingénierie), la gamme de programmes proposés par les collèges et les universités, les choix de métiers, les écarts de salaire entre les différents métiers et les domaines d’études, la situation d’activité, les questions d’équité, et même les politiques socio-économiques générales. Mais, comme l’indiquent les données pour les hommes et les femmes, il n’en reste pas moins qu’investir dans les études est une stratégie judicieuse, qui génère d’importants retours.

L’avantage que procure un diplôme collégial sur le plan du revenu varie-t-il selon les professions?

En tant que groupe, les diplômés collégiaux qui travaillent en sciences naturelles ou appliquées ou exercent des professions connexes affichent des revenus annuels nettement plus élevés que ceux qui travaillent dans l’enseignement, le droit et les services sociaux, communautaires et gouvernementaux. Une comparaison entre ces deux catégories de professions et toutes les professions montre que les personnes employées dans le secteur des sciences naturelles ou appliquées gagnent en moyenne 15 188 $ de plus, tandis que celles travaillant dans l’enseignement, le droit et les services sociaux, communautaires et gouvernementaux gagnent en moyenne 76 $ de moins – ce qui rend leurs revenus comparables à la moyenne de toutes les professions.

Certes, ces résultats ne nous informent pas sur les principaux domaines d’études, mais il est largement reconnu que certaines professions génèrent des revenus plus élevés. Ainsi, faire des études scientifiques, souvent une condition préalable à une carrière scientifique, peut être un moyen de maximiser le rendement de l’investissement dans des études collégiales.

L’avantage que procure un diplôme collégial sur le plan du revenu a-t-il évolué au fil du temps?

Les avis sont partagés quant à savoir si on assiste à un amoindrissement de l’avantage que procurent les études postsecondaires sur le plan du revenu. D’aucuns pensent, non sans quelque raison, que compte tenu du nombre croissant de diplômés postsecondaires, la valeur relative de ce diplôme n’est plus ce qu’elle était2. Cependant, l’avantage général sur le plan du revenu chez les employés à temps plein titulaires d’un diplôme collégial reste relativement stable depuis au moins 15 ans dans la plupart des provinces. Dans l’ensemble du Canada, l’avantage moyen sur le plan du revenu est passé de 116 $ en 1997 à 120 $ en 2004, avant de retomber à 116 $ en 20133. Toutefois, dans certaines provinces, en particulier Terre-Neuve-et-Labrador, les fluctuations sont plus fortes.

Utilisez le menu déroulant pour comparer les résultats des provinces concernant l’avantage sur le plan du revenu.

Notes de bas de page

1    Voir par exemple, Marc Frenette, L’investissement d’une vie? Les avantages à long terme sur le marché du travail associés aux études postsecondaires, Ottawa, Statistique Canada, 2014.

2    Malcolm Brynin, The Financial Rewards of Higher Education, Essex, Royaume-Uni, Economic and Social Research Council, 2013.

3    Pour une analyse détaillée de l’évolution des revenus en fonction de l’éducation, entre autres facteurs, voir René Morissette, Garnett Picot et Yuqian Lu, Évolution des salaires des Canadiens au cours des trois dernières décennies, Ottawa, Statistique Canada, 2013.