Adultes ayant des compétences insuffisantes en résolution de problèmes

Messages clés

  • Globalement, le Canada obtient un « C » pour ce qui est des compétences insuffisantes en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique.
  • En tout, 55 % des adultes canadiens évalués ont des compétences insuffisantes en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique.
  • Aucune province n’a obtenu de « A » et seules deux provinces ont décroché un « B ».

Pourquoi les compétences en résolution de problèmes sont-elles importantes?

Les compétences en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique – tout comme les compétences en littératie et les compétences en numératie – influent sur le bien-être économique et social.

Étant donné le caractère essentiel de la communication écrite et des mathématiques de base dans pratiquement tous les domaines de la vie, et à la lumière de l’intégration rapide des TIC, les personnes doivent être en mesure de comprendre et de traiter de l’information textuelle et numérique, sous forme imprimée et électronique, et d’y répondre, pour pouvoir participer pleinement à la société – en tant que citoyens, membres d’une famille, consommateurs ou employés1.

La maîtrise de la littératie, de la numératie et de la résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique est associée de façon positive à la probabilité de participer au marché du travail, d’avoir un emploi et de percevoir des salaires plus élevés2. Cependant, des compétences adéquates en littératie, en numératie et en résolution de problèmes ne constituent pas seulement un enjeu économique.

Elles ont également de profondes conséquences sur de vastes considérations nationales, telles que les disparités économiques entre différents groupes; les résultats en matière de santé; les niveaux d’engagement politique; et la mesure dans laquelle les personnes se sentent intégrées à la société, ou isolées de celle-ci3.

Comment mesure-t-on les compétences en résolution de problèmes?

Aux fins des tests du PEICA, la résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique est définie comme « la capacité d’utiliser les technologies numériques, les outils de communication et les réseaux pour acquérir et évaluer de l’information, communiquer avec autrui et accomplir des tâches pratiques4 ».

Dans la toute dernière étude comparative internationale, on a évalué dans chaque pays participant les compétences d’adultes âgés de 16 à 65 ans en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique sur un continuum de capacités en utilisant une échelle allant de 0 à 500. Les notes obtenues ont ensuite été divisées en trois niveaux de compétence. Le niveau 1 est le plus bas et le niveau 3, le plus avancé. Pour pouvoir évaluer les compétences en résolution de problèmes, il fallait que les répondants remplissent la version informatisée du PEICA.

Le Conference Board considère que les adultes ont des compétences insuffisantes en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique s’ils appartiennent à un des trois groupes suivants :

  1. Ils se classent sous le niveau 2 au test du PEICA sur la résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique;
  2. Ils ont échoué au test sur les compétences de base en informatique. Pour pouvoir évaluer les compétences en résolution de problèmes, il fallait que les répondants remplissent la version informatisée du PEICA;
  3. Ils ont eux-mêmes déclaré n’avoir aucune expérience des ordinateurs.

Comment se classent le Canada et les provinces par rapport aux pays comparables?

Globalement, dans la toute dernière étude comparative internationale, le Canada obtient un « C » pour la proportion d’adultes ayant des compétences insuffisantes en résolution de problèmes. On considère qu’environ 55 % (55,2 %) des adultes canadiens ont des compétences insuffisantes en résolution de problèmes, soit 30,0 % de répondants se classant au niveau 1, 14,8 % sous le niveau 1, 5,9 % ayant échoué au test sur les compétences de base en informatique et 4,5 % n’ayant aucune expérience des ordinateurs. Autrement dit, une part assez importante de la population adulte se situe au niveau 1 et pourrait atteindre le niveau 2 avec une aide limitée. Les 25 % restants auraient besoin de beaucoup d’aide et de formation pour atteindre le niveau 2.

En ventilant les résultats de l’étude par province, on s’aperçoit qu’aucune province ne décroche de « A » et que deux seulement obtiennent un « B ». Trois obtiennent un « C » et cinq un « D ».

À l’étranger, l’Australie, le Japon et la Finlande se voient attribuer un « A » pour la proportion de leur population adulte ayant des compétences insuffisantes en résolution de problèmes. Trois autres pays obtiennent un « B » et les neuf autres, dont le Canada, obtiennent un « C » ou un « D ». Le PEICA n’a pas de données sur cet indicateur pour la France.

Où se situent les provinces les unes par rapport aux autres?

En plus de classer les provinces par rapport à des pays comparables au Canada, nous les avons comparées entre elles et réparties selon trois catégories : « supérieure à la moyenne », « dans la moyenne » et « inférieure à la moyenne »5.

Les résultats sont contrastés. Le Manitoba se situe au-dessus de la moyenne, tandis que le Québec et la Saskatchewan se situent en dessous. Dans ces deux provinces, plus de 60 % des adultes ont des compétences insuffisantes en résolution de problèmes.

Comment les immigrants s’en sortent-ils au test de résolution de problèmes?

Le Canada possède une population diversifiée. Selon les données de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, 22 % de la population des 16 à 65 ans sont des immigrants6. Ceux-ci ne sont pas répartis uniformément dans le pays. Ainsi, 85 % des immigrants vivent dans trois provinces : l’Ontario (53,3 %), la Colombie-Britannique (17,6 %) et le Québec (14,4 %). Les 15 % restants vivent dans les sept autres provinces et les trois territoires7.

Il est important d’évaluer les résultats des immigrants sur le plan des compétences, surtout dans les trois provinces où ceux-ci représentent une large part de la population en âge de travailler. En ce qui concerne les compétences insuffisantes en résolution de problèmes, l’écart de proportion entre les immigrants adultes et ceux nés au Canada est relativement faible par rapport à ceux enregistrés pour la littératie et la numératie. Au Québec, la part des immigrants de longue date (ceux qui vivent au Canada depuis plus de dix ans) ayant des compétences insuffisantes en résolution de problèmes est même inférieure à celle des adultes nés au Canada.

Comment les Autochtones s’en sortent-ils au test de résolution de problèmes?

La population autochtone du Canada est en augmentation. Ainsi, la part de la population canadienne s’identifiant comme Autochtone à l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 était de 4,3 %, alors qu’elle était de 3,3 % en 20018. Environ 61 % des Autochtones se sont identifiés comme membres des Premières Nations (la moitié de ces personnes vivaient dans une réserve), 32 % comme Métis seulement et 4,2 % comme Inuits seulement9. Il est important de noter que près de 15 % des Autochtones déclarent avoir pour langue maternelle une langue autochtone, ce qui influe probablement sur leurs résultats aux tests du PEICA, qui sont uniquement rédigés en anglais ou en français10. Le PEICA a suréchantillonné la population autochtone afin de mieux évaluer les compétences de cette population diversifiée. Seuls les Autochtones vivant à l’extérieur des réserves ont participé au test11.

Des données détaillées sont disponibles sur les résultats des Autochtones dans l’ensemble du Canada et dans quatre provinces (Ontario, Manitoba, Saskatchewan et Colombie-Britannique). En général, les Autochtones sont beaucoup plus susceptibles que les non-Autochtones d’avoir des compétences insuffisantes en résolution de problèmes. Cependant, par rapport aux résultats en littératie et en numératie, l’écart de proportion entre les Autochtones et les non-Autochtones ayant des compétences insuffisantes en résolution de problèmes est relativement faible. À l’échelle nationale, la différence entre ces deux groupes est seulement de trois points de pourcentage.

Seuls les Autochtones vivant à l’extérieur des réserves ont passé le test du PEICA et les résultats en résolution de problèmes seraient probablement moins bons avec la participation des populations des réserves. En effet, selon certains rapports, seulement la moitié des ménages des Premières Nations ont accès à Internet et la moitié des écoles des Premières Nations sont entièrement équipées de la technologie requise12. Le manque de connectivité constitue un obstacle de poids pour les populations autochtones.

Notes de bas de page

1    Statistique Canada, Emploi et Développement social Canada et Conseil des ministres de l’Éducation (Canada), Les compétences au Canada : Premiers résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, n° au catalogue 89-555-X, Ottawa, Statistique Canada, 2013, p. 5.

2    OCDE, Perspectives de l’OCDE sur les compétences 2013 : Premiers résultats de l’Évaluation des compétences des adultes, Paris, OCDE, 2013, p. 246-247.

3    Statistique Canada, Emploi et Développement social Canada et Conseil des ministres de l’Éducation (Canada), Les compétences au Canada : Premiers résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, n° au catalogue 89-555-X, Ottawa, Statistique Canada, 2013, p. 5.

4    OCDE, Perspectives de l’OCDE sur les compétences 2013 : Premiers résultats de l’Évaluation des compétences des adultes, Paris, OCDE, 2013, p. 64.

5    Pour comparer les provinces canadiennes les unes par rapport aux autres, nous avons d’abord déterminé leur note moyenne et l’écart type des valeurs provinciales. L’écart type est la mesure de la variabilité qui existe à l’intérieur d’un ensemble de résultats. Si les résultats sont normalement répartis (c’est-à-dire que leur dispersion ne penche pas lourdement d’un côté ou de l’autre ou qu’elle ne comporte pas d’aberrations importantes), environ 68 % des résultats se trouveront à un écart type au-dessus ou en dessous de la moyenne. Toute province qui se situe à un écart type au-dessus de la moyenne est dite « supérieure à la moyenne ». Les provinces qui se situent à un écart type en dessous de la moyenne sont dites « inférieures à la moyenne ». Les autres provinces ont un rendement qui les situe « dans la moyenne ».

6    Statistique Canada, Emploi et Développement social Canada et Conseil des ministres de l’Éducation (Canada), Les compétences au Canada : Premiers résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, no 89-555-X au catalogue, Ottawa, Statistique Canada, 2013, p. 49.

7    Statistique Canada, Immigration et diversité ethnoculturelle au Canada, no 99-010-X au catalogue, Ottawa, Statistique Canada, 2014.

8    Statistique Canada, Les peuples autochtones au Canada : Premières Nations, Métis et Inuits, no 99-011-X au catalogue, Ottawa, Statistique Canada, 2014.

9    Ibid.

10    Statistique Canada, Les peuples autochtones et la langue, no 99-011-X au catalogue, Ottawa, Statistique Canada, 2014.

11    Sur les 1 400 685 personnes s’identifiant comme Autochtones en 2011, environ 1 086 319 (78 %) vivaient à l’extérieur des réserves.

12    Assemblée des Chefs sur l’éducation, Portrait de l’éducation des Premières Nations, octobre 2012.