
Comment y accéder?
Le traitement de la sclérose en plaques par immunomodulateurs
English • 30 septembre 2020
La sclérose en plaques (SP) fait peser un poids économique considérable – sur les personnes atteintes de SP, nos systèmes de soins de santé, l’économie canadienne et la société en général.
Pour la plupart des gens, les immunomodulateurs peuvent aider.

Bien qu’ils ne permettent pas de guérir la SP, les médicaments modificateurs de l’évolution de la maladie (immunomodulateurs) contribuent à diminuer l’activité de la maladie.
Chez les personnes atteintes de SP, les immunomodulateurs peuvent :
- diminuer la fréquence et la gravité des poussées;
- ralentir la formation de nouvelles lésions cérébrales et protéger la santé du cerveau;
- freiner la progression des incapacités.
Quand les immunomodulateurs sont-ils indiqués?
La décision de traiter la maladie par immunomodulateurs est prise en consultation avec des professionnels de la santé et repose sur plusieurs facteurs, dont les suivants :
Lignes directrices sur la prescription
Des éléments probants aident à déterminer quand le traitement devrait commencer ou être modifié, et comment il devrait être administré.
Assurance-médicaments
Les régimes d’assurance-médicaments publics et privés déterminent les critères d’admissibilité des immunomodulateurs et la manière dont ceux-ci peuvent être utilisés.
Évolution de la maladie
Dépend du type de SP – par exemple SP récurrente-rémittente ou SP progressive.
Étape du cycle de vie
Par exemple, administration du traitement à l’enfance, à l’âge adulte ou pendant une grossesse.
Mode de vie
Le mode de vie peut influer sur le choix du mode d’administration : par voie orale, intraveineuse ou sous-cutanée (intramusculaire).
Tolérance individuelle au risque
Certains immunomodulateurs présentent un risque de complications graves, comme des infections, plus élevé que d’autres.
Tolérance au médicament
La présence ou le type d’effets secondaires dus au traitement.

À l’heure actuelle, 12 immunomodulateurs (par ingrédient actif) sont approuvés par Santé Canada pour le traitement de la SP. Il s’agit de médicaments pouvant être administrés par voie orale, sous-cutanée et intraveineuse.
Toutefois, nos recherches montrent que certains Canadiens et Canadiennes ne profitent pas d’un accès suffisant, équitable et abordable à ces médicaments.
Le grand défi
Le problème, le voici :
Il y a un décalage entre les recommandations des spécialistes et les politiques en vigueur – et cela rend certains immunomodulateurs plus difficiles d’accès.
Recommandations des spécialistes
- L’intervention précoce est essentielle
- Surveillance étroite de l’activité de la maladie, avec ajustement ou modification du traitement immunomodulateur au besoin
- Accès à un vaste éventail d’options thérapeutiques
- Élimination des obstacles financiers à l’amélioration de l’observance thérapeutique
Current policy environment
- La plupart des provinces canadiennes ont comme politique d’attendre deux poussées avant de commencer le traitement
- Des critères stricts en matière de prescription et de remboursement compliquent tout changement
- L’accès du grand public à des immunomodulateurs nouveaux et innovateurs laisse à désirer par rapport à celui offert par les régimes d’assurance-médicaments privés
- Le partage des coûts sous forme de primes, de franchises et de quotes-parts peut rendre le traitement inabordable
Qui dit hausse de la demande, dit hausse des coûts

L’innovation pharmaceutique est en train de changer le marché. La demande d’immunomodulateurs est en hausse, grâce à de nouveaux médicaments administrés par voie orale ayant une efficacité supérieure. Mais les coûts augmentent aussi.
De 2010 à 2018, le nombre de demandes de remboursement d’immunomodulateurs s’est accru de 50 %. Ce bond s’est accompagné d’une hausse de 57 % des coûts de remboursement, qui sont passés de 386,9 M$ en 2010 à 607 M$ en 2018.
L’arrivée en 2013 des immunomodulateurs oraux a entraîné une hausse de l’utilisation et des coûts
(nombre de demandes, en milliers; coûts de remboursement des immunomodulateurs, en M$ de 2018)

Sources : IQVIA; Institut canadien d’information sur la santé (ICIS); Le Conference Board du Canada.
Combien payerez-vous? Tout dépend de votre lieu de résidence
L’un des grands obstacles à l’accès équitable est l’emplacement géographique.
En 2018, les Canadiens atteints de SP et leur famille ont assumé directement 39,3 M$ pour des immunomodulateurs.
Mais ils n’ont pas tous payé le même montant. Ceux qui habitaient au Manitoba, en Colombie-Britannique et à Terre-Neuve-et-Labrador ont payé relativement plus pour leurs immunomodulateurs.
La proportion des coûts par payeur varie selon la province
(Coûts des médicaments par payeur et par province, $, 2018)

Sources : IQVIA; Institut canadien d’information sur la santé (ICIS); Le Conference Board du Canada.
Quelle est la prochaine étape?

Les personnes atteintes de SP pourraient bénéficier d’une approche thérapeutique mieux adaptée. Cela passe par un accès rapide, équitable et abordable à toute la gamme de médicaments disponibles actuellement sur le marché.
L’une des stratégies pour améliorer l’accès – et, par conséquent, les résultats – consisterait à abaisser les critères de remboursement exigés pour entreprendre un traitement à l’aide d’un immunomodulateur plus efficace (c.-à-d. de deuxième intention).
À qui profiterait l’accès amélioré?

Personnes atteintes de SP
optimise la santé du cerveau et retarde la progression de la maladie

Systèmes de soins de santé
réduit les frais médicaux associés aux symptômes de la SP et aux hospitalisations

Économie et société
diminue les coûts indirects découlant des pertes de productivité et des soins informels
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L’accès aux immunomodulateurs pour le traitement de la sclérose en plaques : Une analyse pancanadienne
3 decembre 2020 • Lecture de 60 minutes

