Apprendre les uns des autres
Prévisions économiques et du travail pour le Nord de l’Ontario, le Yukon et le Nunavut
English • 21 octobre 2024
Aperçu
Apprendre les uns des autres : Analyse comparative des besoins du marché du travail et des compétences connexes dans le Nord de l’Ontario, au Yukon et au Nunavut est un projet de recherche pluriannuel collaboratif mené par le Conference Board du Canada. Ce projet, entrepris pour le compte du Centre des Compétences futures du Canada, fait appel à divers partenaires autochtones, gouvernementaux et d’établissements postsecondaires du Nord de l’Ontario, du Yukon et du Nunavut. Il présente une analyse du marché du travail et des prévisions économiques pour chaque région entre 2024 et 2045, ainsi qu’une description des compétences recherchées et des principaux défis en matière de perfectionnement de la main-d’œuvre et des compétences dans ces régions nordiques. À ce projet s’ajoutent une analyse et une présentation des initiatives de formation et de perfectionnement des compétences offertes dans ces régions.
Consultez les autres publications de la série « Apprendre les uns des autres » (à paraître) pour accéder à notre analyse approfondie.
Nous avons utilisé le Modèle de prévision territoriale (MPT) du Conference Board du Canada pour établir des prévisions économiques et des scénarios de référence, à hypothèse élevée et à hypothèse basse pour le Nord de l’Ontario, le Nunavut et le Yukon pour la période de 2024 à 2045. À partir des prévisions économiques, nous avons élaboré des scénarios de demande de professions et cerné les 50 principales professions selon le nombre d’offres d’emploi pour les scénarios de référence.
Consultez notre rapport technique pour une description détaillée de la méthodologie et des hypothèses de prévision utilisées pour chaque scénario.
Perspectives dans les régions
Nous prévoyons une forte croissance du produit intérieur brut (PIB) réel dans le Nord de l’Ontario et au Yukon, et une croissance plus lente au Nunavut. À l’inverse, le Nunavut devrait enregistrer la plus forte création d’emplois, exprimée en pourcentage. Au cours de la période de prévision, nous nous attendons à ce que l’emploi augmente de 5 % dans le Nord de l’Ontario, de 18 % au Nunavut et de 10 % au Yukon.
Entre 2024 et 2025, dans chaque région, plus de la moitié des offres d’emploi pour les 50 professions les plus recherchées exigeront une formation postsecondaire. Dans les régions, les travailleurs les plus recherchés seront les professionnels de l’éducation, les travailleurs sociaux et de la santé, et les gens de métier.
Conséquences pour le Yukon de l’incident survenu à Eagle Gold de l’entreprise Victoria Gold
Le 24 juin 2024, une défaillance de l’infrastructure de lixiviation en tas est survenue à la mine Eagle Gold de l’entreprise Victoria Gold. Les répercussions de cet incident sur la poursuite du projet et sur l’activité minière dans le territoire ne sont pas encore connues. Toutefois, une fermeture de la mine aurait des répercussions sur les prévisions du Yukon. À court terme, la fermeture de la mine pèserait sans doute sur les projections du PIB réel dans le secteur minier, mais l’incidence sur les perspectives d’emploi serait minime. Pour en savoir plus sur les répercussions éventuelles de cet incident sur les projections du PIB réel et sur les perspectives d’emploi au Yukon, consultez le rapport technique.
Ce rapport a été préparé grâce au soutien financier du Centre des Compétences futures. Le Conference Board du Canada est fier d’être un partenaire de recherche au sein du consortium du Centre des Compétences futures. Pour de plus amples renseignements sur le Centre, consultez son site Web à fsc-ccf.ca.
De nombreux collègues du Conference Board ont contribué à faire de ce projet de recherche une réalité. Adam Fiser, chercheur principal associé, Ph. D., a conçu ce projet et a supervisé l’ensemble du processus de recherche. Christopher Heschl, gestionnaire principal, M.A.; Jacob LeBlanc, associé de recherche, M.A.; et Amanda Thompson, associée de recherche principale, Ph. D., ont réalisé la recherche et Terry Audla, directeur, DipET, et Stefan Fournier, directeur général, M.A., ont formulé des commentaires sur les premières ébauches. Sarah Casselman, designer principale en conception graphique, a conçu cette expérience en ligne.
Nous remercions également les membres du Conseil consultatif de la recherche qui ont soutenu cette recherche :
- Jackie Price, vice-présidente, Collège de l’Arctique du Nunavut
- Gouvernement du Nunavut
- Jason Brown, directeur de l’emploi des Inuits, Bureau du directeur municipal, Nunavut Tunngavik
- George Marchewa, économiste principal, Direction des finances, Gouvernement du Yukon
- Anton Solomon, directeur, Direction du développement du marché du travail, Ministère du développement économique, Gouvernement du Yukon
- Malcolm Taggart, analyste principal en recherche économique, Gouvernement du Yukon
- Christy Huey, chercheuse, Université du Yukon
- Rodney Hulstein, instructeur, School of Business and Leadership, Applied Science and Management Division, Université du Yukon
- Ninad Dhawle, instructeur principal, Université du Yukon
- Chris Stacey, analyste de l’éducation, Direction de l’éducation des Premières Nations du Yukon
- Peter M. Turner, analyste du développement économique, Conseil des Premières Nations du Yukon
- Lorrie Deschamps, présidente, Oshki-Pimache-O-Win: The Wenjack Education Institute
- Kim Falcigno, vice-présidente, Oshki-Pimache-O-Win : The Wenjack Education Institute
- Alura Wynn, assistante de projet stagiaire, Oshki-Pimache-O-Win : The Wenjack Education Institute
- Gordon Kakegamic, coordinateur de l’innovation et des métiers, Oshki-Pimache-O-Win : The Wenjack Education Institute
- Vivek Krishnan, coordinateur du programme des métiers, Oshki-Pimache-O-Win : The Wenjack Education Institute
- Michelle Kolla, secrétaire-trésorière, Chambre de commerce des Premières Nations du Yukon
- Delmar Washington, vice-président de la Chambre de commerce des Premières Nations du Yukon
- Mellisa Murray, directrice générale, Chambre de commerce des Premières Nations du Yukon
- Albert Drapeau, ancien directeur général, Chambre de commerce des Premières Nations du Yukon
- Dan Paradis, gestionnaire du développement communautaire, Fonds de développement Nishnawbe Ask
- Janet Knight, responsable du programme CCP, planificatrice principale, Fonds de développement Nishnawbe Aski
- Carol Cline, doyenne, développement de la main-d’œuvre, Confederation College of Applied Arts and Technology
- Alcia Brink, gestionnaire de programme, Embark, Confederation College of Applied Arts and Technology
- Stephen Maynard, directeur des résultats et de l’intelligence économique, Initiative fédérale de développement économique dans le Nord de l’Ontario
- Clarice Dale, conseillère en politiques, Direction de la planification stratégique et de la politique économique, Division de la politique stratégique et de la planification, Affaires autochtones de l’Ontario et réconciliation économique des Premières Nations
La méthodologie et les hypothèses de prévision pour chaque scénario sont décrites en détail dans notre rapport technique :
PIB réel et emploi
Forte croissance attendue dans le Nord du Canada
Au cours de la période de prévision, nous nous attendons à ce que chacune des régions connaisse une croissance du PIB réel selon le scénario de référence. Nous prévoyons que le Yukon connaîtra la plus forte croissance du PIB réel, suivi du Nord de l’Ontario et du Nunavut.
Dans chaque région, une poignée de secteurs seront à l’origine de cette croissance.
Ces fluctuations du PIB réel sont étroitement liées aux variations correspondantes de l’emploi dans les différents secteurs, comme le démontrent plus en détail les deux graphiques ci-dessous et nos Conclusions régionales.
Résultats dans les régions
- Selon le scénario de référence, le PIB réel du Nord de l’Ontario augmentera de 20 % entre 2024 et 2045. Les secteurs d’activités moteurs de cette croissance seront les services non commerciaux, le secteur de la fabrication, celui de la finance, assurances et services immobiliers, qui devraient croître de 26 %, 40 % et 22 % respectivement. Toutefois, nous nous attendons également à une croissance importante des secteurs de taille plus modeste, comme ceux des services publics et d’autres secteurs primaires.
- Nous prévoyons une croissance de l’emploi de 5 % dans le scénario de référence. Les principaux secteurs responsables de cette croissance de l’emploi seront les services non commerciaux, la fabrication et les services commerciaux, qui devraient augmenter de 22 %, 23 % et 2 % respectivement. Bien que nous prévoyions un recul de l’emploi dans le secteur minier au cours de la période de prévision, les trois scénarios prévoient une croissance importante dans ce secteur au moins jusqu’en 2026.
- Dans le scénario de référence, nous prévoyons que le PIB réel du Nunavut augmentera de 8 % au cours de la période de prévision. Les secteurs qui contribuent le plus à cette croissance sont l’administration publique et la défense (40 %), les services non commerciaux (50 %), et la construction (38 %). Au Nunavut aussi, les secteurs de petite taille devraient connaître une forte croissance, y compris les services publics, et d’autres secteurs primaires. Seul le secteur de l’exploitation minière devrait enregistrer un recul de son PIB réel au cours de la période de prévision. La croissance dans ce secteur devrait atteindre un sommet au début des années 2030 avant de redescendre brutalement aux niveaux d’avant la pandémie, freinant alors considérablement la croissance totale du PIB réel du territoire.
- L’emploi total sur le territoire devrait augmenter de 18 % selon le scénario de référence et connaître une croissance annuelle stable. Les secteurs d’activité qui stimuleront le plus cette croissance sont l’administration publique et la défense, les services non commerciaux et le commerce de gros et de détail, qui devraient augmenter de 30 %, 18 % et 24 % respectivement. Comme on peut s’y attendre compte tenu de la baisse importante de la contribution de l’industrie minière au PIB, nous prévoyons une baisse de l’emploi de 20 % dans l’industrie minière selon le scénario de référence. Toutefois, la trajectoire de l’économie sera tributaire de la réalisation ou non de plusieurs nouveaux grands projets, notre scénario à hypothèse élevée prévoyant une légère augmentation de l’emploi.
- Selon le scénario de référence, le PIB réel du Yukon devrait augmenter de 41 %, principalement en raison des hausses qu’enregistreront le secteur minier (149 %) et celui de la finance, de l’assurance et des services immobiliers (41 %). Nous prévoyons également que le secteur de la construction connaîtra une croissance importante, tant dans le scénario de référence que dans le scénario élevé, jusqu’au début des années 2030, avant de ralentir et d’amorcer un déclin à l’horizon de 2045.
- Selon le scénario de référence, la population active dans le territoire augmentera de 10 % au cours de la période de prévision. Les principaux contributeurs à la croissance totale de l’emploi seront ceux des services non commerciaux, qui augmenteront de 14 %, suivis des services commerciaux, à 11 %, et de l’administration publique et la défense, à 9 %. Bien que la part de l’emploi dans le secteur minier soit modeste comparativement aux autres secteurs du territoire, nous prévoyons un gain d’emplois de 42 %.
Consultez nos autres publications du projet Apprendre les uns des autres (à paraître) pour obtenir notre analyse approfondie.
Demande d’emploi
Demande d’emploi par type de profession et par niveau de compétence
La demande de travailleurs ayant effectué des études postsecondaires est élevée, comme en témoignent les offres d’emploi du domaine de la santé, des services sociaux, de l’éducation et des métiers.
Dans le scénario de référence, un grand nombre des 50 professions les plus recherchées le sont dans les trois régions. La plupart des postes exigent des études postsecondaires sous une forme ou une autre. Toutefois, il y aura toujours une demande de travailleurs pour des postes qui exigent peu ou pas d’éducation formelle, en particulier dans les domaines de la vente et des services. La plupart des postes disponibles découleront de la demande de remplacement, c’est-à-dire les postes que les employeurs doivent pourvoir pour remplacer les travailleurs qui ont pris leur retraite, sont décédés ou ont quitté le territoire.
Le niveau de compétences et le type de profession pour les 50 professions les plus recherchées dans le scénario de référence pour chaque région sont présentés en détail dans les deux graphiques ci-dessous et dans la section Conclusions régionales.
Pour en savoir plus, consultez la ventilation de l’onglet des 50 principales professions dans la barre de navigation ci-dessus.
- Dans le scénario de référence, environ 210 500 emplois devront être pourvus dans la région au cours de la période de prévision. Les 50 principales professions représentent 58 % de l’ensemble des postes à pourvoir.
- Cinquante-cinq pour cent des 50 principales professions du scénario de référence exigent des études postsecondaires sous une forme ou une autre.
- Parmi les 50 principales professions du scénario de référence, 30 % des offres d’emploi dans le Nord de l’Ontario seront dans le domaine de la vente et des services, 22 % dans les métiers, le transport et la conduite de véhicules, et 17 % au sein des secteurs de l’éducation, du droit et des administrations publiques.
- Selon le scénario de référence, les cinq principales professions selon le nombre de postes à pourvoir seront les suivantes :
- personnel infirmier autorisé et personnel infirmier psychiatrique autorisé
- serveurs au comptoir, aides de cuisine et personnel de soutien assimilé
- travailleurs des services sociaux et communautaires
- aides-infirmiers, aides-soignants et préposés aux bénéficiaires
- vendeurs et décorateurs-étalagistes en commerce de détail
- Selon le scénario de référence, un peu plus de 14 000 emplois seront créés dans le territoire au cours de la période de prévision. Les 50 principales professions représentent 60 % de l’ensemble des postes à pourvoir.
- Soixante-deux pour cent des 50 principaux postes à pourvoir dans le scénario de référence requièrent des études postsecondaires sous une forme ou une autre.
- Dans le scénario de référence au Nunavut, 32 % des offres d’emploi dans les 50 principales professions concerneront des professions dans les secteurs de l’éducation, du droit et des administrations publiques; 23 % dans la vente et les services et 22 % dans les affaires, la finance et l’administration.
- Selon le scénario de référence, les cinq principales professions selon le nombre de postes à pourvoir seront les suivantes :
- vendeurs et décorateurs-étalagistes en commerce de détail
- enseignants aux niveaux primaire et préscolaire
- travailleurs des services sociaux et communautaires
- adjoints administratifs
- personnel infirmier autorisé et personnel infirmier psychiatrique autorisé
- Selon le scénario de référence, environ 13 500 emplois devront être pourvus dans le territoire au cours de la période de prévision. Les 50 principales professions représentent 58 % de l’ensemble des postes à pourvoir.
- Soixante-trois pour cent des 50 principaux postes à pourvoir dans le scénario de référence nécessiteront des études postsecondaires sous une forme ou une autre.
- Parmi les 50 principales professions du scénario de référence, 25 % des offres d’emplois au Yukon seront dans le secteur des métiers, du transport et de la conduite d’équipement; 24 % dans l’éducation, le droit et l’administration publique et 21 % dans la vente et les services.
- Selon le scénario de référence, les cinq principales professions selon le nombre de postes à pourvoir seront les suivantes :
- charpentiers-menuisiers
- enseignants aux niveaux primaire et préscolaire
- serveurs au comptoir, aides de cuisine et personnel de soutien assimilé
- travailleurs des services sociaux et communautaires
- agents d’administration
Les 50 principales professions
Ce tableau présente les 50 principales professions selon le nombre d’offres d’emploi dans le scénario de référence pour la période de prévision. Il est possible d’effectuer un tri par région, par période, par type de profession et par niveau de compétences requises.