Économie

Messages clés

  • Avec un excellent résultat global qui lui vaut un A, la Colombie-Britannique arrive en tête des provinces et n’est devancée que par l’Irlande.
  • L’Ontario se hisse en deuxième position parmi les provinces, grâce à sa forte croissance enregistrée au cours des trois dernières années; la province se classe au 6e rang parmi les 26 régions de comparaison et récolte un C.
  • L’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador, trois provinces riches en ressources naturelles, ont dégringolé dans le classement à la suite des récentes perturbations liées aux chocs des produits de base; ces provinces reçoivent donc des D et D−, tout comme le Québec et les provinces maritimes.
  • Dans l’ensemble, le Canada obtient un C et se classe au 9e rang parmi 16 pays comparés, ce qui représente un recul marqué par rapport au premier bilan comparatif, lorsque le Canada remportait un B et occupait la 5e place.

Comment mesurons-nous la performance économique?

Le Conference Board vise avant tout à mesurer la qualité de vie au Canada, dans ses provinces et dans les pays comparables. Nous posons deux questions : les Canadiens jouissent-ils d’une qualité de vie supérieure? Cette qualité de vie est-elle durable?

Dans l’évaluation de l’aspect économique de la qualité de vie, nous prenons en compte trois dimensions :

  • la richesse économique;
  • les désavantages et les difficultés économiques;
  • la viabilité économique.

1. Richesse économique

La richesse économique s’exprime en revenu par habitant (produit intérieur brut par habitant). Le revenu par habitant, qui est étroitement lié aux revenus médians, reflète le niveau de vie matériel – c’est-à-dire la capacité des Canadiens d’acheter les biens et les services nécessaires pour vivre, comme le logement, la nourriture et les vêtements. Il indique également la capacité d’une province ou d’un pays de maintenir un niveau de vie par des dépenses publiques dans l’éducation, la santé et les infrastructures, de même que par l’épargne publique et privée, qui peut servir à générer des revenus futurs pour financer une consommation future. Au niveau macroéconomique, une province ou un pays qui ne génère pas assez de revenus est limité dans ce qu’il peut faire dans les autres domaines, comme l’environnement et l’éducation.

2. Désavantages et difficultés économiques

Les désavantages et les difficultés économiques se mesurent à l’aide du taux de chômage. Un chômage élevé nuit à la productivité du travail d’une province ou d’un pays et à la croissance de son produit intérieur brut (PIB). De plus, qui dit chômage élevé dit aussi taux de pauvreté élevé, itinérance, inégalité de revenu, criminalité, problèmes de santé, faible estime de soi et exclusion sociale.

3. Viabilité économique

La viabilité économique se définit ici comme étant la capacité d’une province ou d’un pays de maintenir sa prospérité dans l’avenir. Elle comprend, entre autres facettes, la croissance économique, la stabilité macroéconomique et l’intégration économique mondiale.

  • La croissance est représentée par trois indicateurs : croissance économique, croissance de la productivité du travail, et croissance de l’emploi.
    • La croissance économique est la croissance réelle du PIB (corrigée en fonction de l’inflation). Elle est essentielle pour maintenir le niveau de vie, puisque rien ne garantit à une province ou à un pays dont le niveau de pays est relativement élevé aujourd’hui qu’il en ira de même demain.
    • La croissance de la productivité est le déterminant le plus important de la croissance économique à long terme et du revenu par habitant d’une province ou d’un pays; c’est donc la seule façon d’améliorer le niveau de vie de façon durable. On peut accroître la productivité en trouvant des moyens plus efficaces et efficients de produire les biens et les services, de manière à obtenir plus avec la même quantité d’effort. Il est aussi possible d’améliorer la productivité en produisant des produits et des services à plus forte valeur ajoutée qui valent plus cher sur le marché.
    • La croissance de l’emploi est l’un des moteurs du revenu par habitant. Elle correspond à la capacité d’une province ou d’un pays d’absorber de nouveaux travailleurs qui se joignent à la population active et d’utiliser les ressources en main-d’œuvre disponibles. Une économie dynamique crée des emplois.
  • La stabilité macroéconomique est représentée indirectement par l’indicateur du taux d’inflation.
    • Le taux d’inflation donne une idée de la viabilité parce que des prix en forte hausse entament le pouvoir d’achat des consommateurs; autrement dit, l’inflation réduit la quantité de biens qu’on peut acheter avec une certaine somme d’argent. La déflation est également préjudiciable parce qu’elle fait baisser la consommation et l’activité globales. Les périodes de forte inflation ou de déflation nuisent à la capacité d’une économie de continuer à prospérer.
  • L’intégration économique mondiale est représentée par l’investissement direct étranger (IDE) de création entrant.
    • L’indice de l’IDE de création entrant mesure la part de l’IDE mondial de création d’une région par rapport à sa part du PIB mondial. Il constitue une indication du succès relatif d’une région à attirer l’IDE de création entrant à l’échelle mondiale – c’est-à-dire l’investissement qui sert à l’expansion d’une installation existante ou à la création d’une nouvelle installation. Dans l’idéal, nous comparerions l’IDE entrant total, qui comprend des données sur les fusions et acquisitions; malheureusement, les données comparables ne sont pas disponibles pour les provinces. L’IDE de création entrant encourage la diffusion du savoir-faire en gestion de la technologie, ainsi qu’une affectation plus rentable des ressources. Les filiales acquièrent des connaissances et des technologies auprès de leur maison mère internationale. Les entreprises locales qui entretiennent des relations avec ces filiales gagnent aussi à ces transferts de technologies et de savoir. À terme, l’IDE de création entrant entraîne une amélioration de la productivité, de la qualité des produits et de la compétitivité.

Nous évaluons le Canada, ses provinces de même que 15 pays comparables selon ces sept indicateurs et leur attribuons des notes. Dans le cadre du bilan comparatif de l’économie, nous calculons ensuite une note globale pour chaque province et chaque pays en fonction de leur rendement global à ces sept indicateurs. Pour avoir des renseignements détaillés sur la façon dont les notes ont été calculées, veuillez consulter la page Méthodologie.

Les territoires ne sont pas inclus dans ce bilan comparatif, car les données ne sont pas disponibles pour les sept indicateurs qui le composent. Toutefois, le Conference Board réalise des bilans comparatifs pour les territoires quand des données comparables sont disponibles.

À quoi ressemble le bilan comparatif provincial de l’économie?

Pour chaque indicateur, nous calculons l’éventail des notes A, B, C et D en évaluant la différence entre les pays les plus performants et les moins performants et en divisant ce résultat en quatre parts égales. Les régions qui se situent dans le quart supérieur obtiennent un A; celles qui se classent dans le deuxième quart obtiennent un B; celles du troisième quart, un C; et celles du quatrième, un D. En attribuant aux provinces leurs notes, nous avons également accordé un A+ à toutes celles qui s’en sortent mieux que le pays de comparaison le plus performant et un D- à toutes celles qui font pire que le pays de comparaison le plus mal classé.

L’Irlande a été exclue du calcul de l’éventail des notes A, B, C et D en ce qui concerne le classement de la croissance de la productivité du travail entre 2011 et 2015 (les cinq dernières années pour lesquelles des données sont disponibles). Le pays a affiché une croissance économique de 26 % en 2015. Comme la productivité du travail mesure le montant du PIB produit dans une économie par heure travaillée, la croissance de la productivité du travail en Irlande a grimpé en flèche à 22 % cette année-là. Étant donné que la croissance du PIB irlandais en 2015 est sans doute un artefact statistique (pour des détails supplémentaires, voir croissance de la productivité du travail), l’Irlande s’est vue attribuer un A+, puis a été omise lors du calcul des notes des autres provinces et pays de comparaison pour ce qui est de cet indicateur. Le résultat obtenu donne lieu à une répartition des notes beaucoup plus logique, qui reflète plus précisément les écarts de rendement entre les différentes régions.

À quoi ressemble le bilan comparatif global du Canada?

Dans son ensemble, le Canada reçoit un C dans ce bilan comparatif de l’économie, se situant au 9e rang parmi les 16 pays comparables. Le pays obtient son meilleur résultat à l’indicateur de l’inflation, pour lequel il remporte un A grâce à un taux d’inflation de 1,4 % en 2016.

La productivité du travail est un autre point fort du Canada dans ce bilan comparatif. Avec une hausse annuelle moyenne de la productivité du travail de 1,0 % de 2011 à 2015, le Canada se retrouve en 3e place – ex æquo avec le Danemark – parmi les pays comparables, soit derrière l’Irlande et l’Australie. La forte performance du Canada en matière de croissance de la productivité est une bonne chose, car le pays accuse généralement un retard par rapport à ses pairs au chapitre de la productivité du travail. Cependant, il convient de souligner que le bon classement du Canada à cet égard est le reflet des faibles performances enregistrées à l’étranger, car son 1 % de croissance de la productivité du travail est une performance assez modeste.

Le Canada obtient ses pires résultats à des indicateurs liés au PIB. Depuis 2014, lors de la chute des cours mondiaux de nombreuses matières premières, l’économie canadienne a eu du mal à générer de la croissance. La croissance économique de 1,4 % affichée par le pays en 2016 le place ainsi dans la dernière moitié du classement des pays comparables, ce qui lui vaut un D. Son revenu par habitant de 42 346 $ US (aux prix et à la parité du pouvoir d’achat de 2010) en 2016 n’est pas exceptionnel non plus, selon les normes internationales, ce qui lui vaut un autre D.

Le Canada reçoit un C pour ce qui est du chômage, de la croissance de l’emploi et de l’indice de l’IDE de création entrant. La faible croissance économique du Canada a eu un effet de contagion négatif sur la création d’emplois, faisant en sorte qu’il devance à peine trois autres pays à ce chapitre, avec une croissance de l’emploi de seulement 0,7 % en 2016. Par conséquent, le taux de chômage – qui contribuait auparavant à accroître le classement du pays pendant les années qui ont suivi la crise financière –, n’a pas diminué aussi rapidement au Canada que dans les autres nations. En 2016, le taux de chômage du Canada était de 7 %, soit le 5e taux le plus élevé parmi les 16 pays comparables. Et les flux d’IDE de création entrant au Canada par rapport à la taille de son économie sont encore réduits comparé aux pays semblables les plus performants à ce chapitre. Le Canada occupe le 6e rang parmi les 16 pays comparables pour ce qui est de l’indice de l’IDE de création entrant.

Quelles sont les provinces les mieux classées au bilan de l’économie?

La Colombie-Britannique et l’Ontario sont les provinces canadiennes les plus performantes : elles se situent respectivement en 2e et 6e positions au classement général parmi les 26 régions de comparaison. Ces deux provinces ont toutes deux tiré profit de l’essor des marchés du logement de Vancouver et de Toronto, ainsi que de la forte demande américaine pour leurs exportations.

La Colombie-Britannique (C.-B.), qui a connu un rendement remarquable, arrive au premier rang à l’échelle nationale et en seconde place au classement général, n’étant devancée que par l’Irlande. L’Irlande et la C.-B. sont les seules régions de comparaison qui décrochent globalement des A au dernier bilan comparatif de l’économie. Certes, la croissance économique fulgurante de l’Irlande la met hors d’atteinte de toute autre région de comparaison quant aux indicateurs liés au PIB, mais la C.-B. surpasse ce pays européen au chapitre de l’inflation, du chômage et de la croissance de l’emploi. Cela lui vaut donc une place bien méritée en tête du reste des pays de comparaison. La C.-B. devance largement le pays de comparaison situé au 3e rang, soit l’Australie, qui obtient un B.

La province dépasse toutes les régions de comparaison, à part l’Irlande, au chapitre de la croissance de la productivité du travail, indicateur pour lequel elle a progressé en moyenne de 2,0 % de 2011 à 2015. La C.-B. reçoit également des A pour ce qui est de l’inflation et de la croissance de l’emploi. Avec une croissance de l’emploi de 3,2 %, la province se situe à égalité avec le Danemark à cet égard, avec le plus fort taux enregistré en 2016.

La C.-B. obtient des B pour son taux de chômage et sa croissance économique, surpassant toutes les autres provinces à ces deux indicateurs. Seule l’Irlande a affiché un meilleur taux de croissance économique que celui de la province, qui était de 4,0 % en 20161.

Les domaines de relative faiblesse de la C.-B. sont ses performances à l’indice de l’IDE de création entrant, pour lequel la province récolte un C, et à l’indicateur du revenu par habitant, pour lequel elle reçoit un D. Si le revenu par habitant de la province est presque identique à la moyenne canadienne, il est bien en deçà de celui de l’Alberta, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador. Son indice de l’IDE de création entrant, qui est pratiquement de 1,0, indique que sa capacité à attirer de l’IDE n’est ni supérieure ni inférieure par rapport à sa taille économique. La province occupe la 2e place au pays à cet indicateur, derrière l’Ontario, et la 6e parmi toutes les régions de comparaison.

L’Ontario se classe au 2e rang au classement provincial et au 6e parmi les 26 régions de comparaison. La province décroche un seul A, soit pour l’inflation, comme presque toutes les provinces. Mais à l’instar de la Colombie-Britannique, l’Ontario ne reçoit qu’un seul D, obtenant un B et quatre C aux autres indicateurs.

Même s’il n’est devancé que par quatre pays et une province, l’Ontario ne reçoit qu’une note globale de C, car sa performance est inférieure à celle des pays de comparaison les mieux classés pour plusieurs indicateurs. La province a enregistré une croissance économique de 2,7 % en 2016, soit le 4e taux de croissance le plus élevé parmi toutes les régions et le 2e plus haut taux à l’échelle nationale. Elle recueille cependant un C pour cet indicateur en raison de la forte croissance irlandaise de 5,2 % cette année-là. De même, l’Ontario est la province la plus performante quant à l’indice de l’IDE entrant, occupant le 4e rang à ce chapitre après l’Irlande, le Royaume-Uni et l’Australie. Néanmoins, elle reçoit un C à cet indicateur, car son résultat à l’indice de l’IDE entrant équivaut seulement à environ la moitié de celui de l’Irlande, qui arrive en tête à cet égard.

Bien qu’il reçoive un B pour son taux de chômage de 6,5 % en 2016, l’Ontario n’occupe que le 14e rang parmi les pays et provinces du classement général. La province obtient des C pour la croissance de la productivité du travail et la croissance de l’emploi, se situant respectivement à la 14e et à la 12e place à ces indicateurs. Enfin, l’Ontario écope d’un D quant au revenu par habitant, se classant au 16e rang sur 26 régions de comparaison à ce chapitre.

Qu’en est-il du reste du pays?

Si l’on fait exception de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, la situation est moins rose dans le reste du pays. Aucune autre province ne dépasse le 13e rang, et les quatre dernières places du classement sont occupées par des provinces canadiennes. Celles qui obtiennent les plus hautes notes après la C.-B. et l’Ontario sont le Manitoba, qui se voit accorder une note globale de C, et le Québec, qui mérite un D.

Le Manitoba se classe au 13e rang sur 26 régions de comparaison, tout juste en dessous de la moyenne canadienne. En 2016, la croissance économique de 2,6 % du Manitoba était la troisième en importance parmi les provinces. Cette performance ne lui vaut cependant qu’un C, car elle est bien en deçà du pays comparable au Canada le mieux classé à ce chapitre, l’Irlande, dont le PIB s’est accru de 5,2 %. Le Manitoba recueille un D en ce qui concerne le revenu par habitant, soit un rendement inférieur à la moyenne canadienne qui lui donne la 20e place au classement général. Son taux de chômage de 6,1 % en 2016 était supérieur à la moyenne nationale, ce qui lui vaut un B, mais comme sa croissance de l’emploi était négative, il mérite un D– à ce chapitre. Son rendement est en effet inférieur à celui du pays comparable au Canada le plus mal classé, comme le montre sa note négative pour la croissance de l’emploi dans le tableau ci-dessous. Le Manitoba s’en sort mal à l’indice de l’IDE entrant, écopant d’un D et se classant à l’antépénultième position à cet égard.

Point positif, la province se classe au 2e rang à l’échelle nationale en matière de croissance moyenne de la productivité du travail, après la C.-B., et en 4e position parmi toutes les régions de comparaison, décrochant ainsi son seul A à part celui remporté au chapitre de l’inflation.

Le Québec se situe trois rangs derrière le Manitoba, c’est-à-dire à la 16e place. La province obtient quatre C, soit pour la croissance de la productivité du travail, le taux de chômage, la croissance de l’emploi et l’indice de l’IDE entrant. Le Québec se classe en dessous de la moyenne nationale en ce qui concerne le taux de chômage et la productivité du travail. À 0,9 %, sa croissance de l’emploi était plus importante que celles des sept provinces qui ont connu un fléchissement de l’emploi en 2016.

Le Québec est tiré vers le bas du classement par son faible revenu par habitant, se positionnant derrière le pays le moins performant à ce chapitre, la France, et écopant d’un D–. En outre, c’est la seule province à obtenir un B quant à l’inflation (son taux d’inflation de 0,7 % en 2016 se situe au-dessous de la limite inférieure de la fourchette cible de la Banque du Canada).

Quel est le rendement des provinces riches en ressources naturelles au bilan économique de cette année?

L’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador ont toutes trois dégringolé dans le classement : alors que ces provinces se situaient dans le peloton de tête et décrochaient des A+ dans le dernier bilan comparatif de l’économie (fondé sur des données datant de 2013), elles reçoivent aujourd’hui des D ou des D- au classement général. Les économies des trois provinces ont été gravement affectées par la chute drastique des cours des produits de base en 2014 et ont traversé une période difficile dans les années qui ont suivi.

La Saskatchewan arrive globalement en 17e position, se situant derrière le Québec. Elle obtient des D- pour la croissance économique et la croissance de l’emploi à cause de l’effondrement des prix des produits de base et de la récession qui en a résulté dans la province. Pour ce qui est de la croissance économique, elle se classe à l’avant-dernier rang parmi toutes les régions de comparaison, enregistrant une contraction du PIB réel de 0,8 % en 2016. La Saskatchewan affiche également une croissance négative de l’emploi cette même année. La province s’en sort mal aussi quant à l’indice de l’IDE entrant, récoltant un D et se situant au 23e rang sur 26 régions de comparaison.

La Saskatchewan s’en tire toutefois mieux aux autres indicateurs : en ce qui concerne la croissance moyenne de la productivité du travail, elle décroche un A et se classe globalement au 5e rang; quant au revenu par habitant, elle occupe la 6e place et se voit attribuer un B. La province obtient aussi un B pour le chômage, affichant un taux de 6,3 % en 2016. Comme toutes les autres provinces sauf le Québec, elle remporte un A au chapitre de l’inflation.

L’Alberta occupe le 24e rang parmi les 26 provinces et pays du classement général. Comme en Saskatchewan, la récession causée par la chute des cours des produits de base s’est traduite par un faible rendement aux principaux indicateurs. L’Alberta, quia enregistré un fort recul de son PIB réel en 2016, écope d’un D- pour la croissance économique, arrivant en queue de classement parmi toutes les régions de comparaison. Elle obtient également un D- pour sa croissance de l’emploi et ne devance que l’Île-du-Prince-Édouard, ce qui la situe à l’avant-dernier rang du classement provincial. Cela représente un important changement par rapport aux années au cours desquelles son marché du travail attirait des Canadiens de partout au pays. L’Alberta récolte un D à l’indice de l’IDE entrant et se situe au 21e rang parmi les 26 régions de comparaison à ce chapitre, ce qui constitue aussi un revirement par rapport à l’époque où les sociétés pétrolières étrangères faisaient la queue pour investir dans la province.

L’Alberta continue cependant d’afficher une bonne performance à certains indicateurs. Le revenu par habitant de la province demeure élevé, ce qui lui vaut un A et un 3e rang derrière l’Irlande et la Norvège. L’Alberta se classe également au-dessus de la moyenne nationale en ce qui a trait à la croissance de la productivité du travail, obtenant un B à ce chapitre. Son taux de chômage a augmenté récemment, ce qui se traduit par un C, mais il reste bien inférieur aux taux des provinces de l’Atlantique. Comme la plupart des provinces, l’Alberta décroche un A pour son taux d’inflation en 2016.

Terre-Neuve-et-Labrador arrive au dernier rang parmi toutes les régions de comparaison. Comme la plupart des provinces, Terre-Neuve-et-Labrador récolte un A à l’indicateur de l’inflation. Son revenu par habitant et sa croissance économique sont tous deux supérieurs à la moyenne canadienne, ce qui lui vaut deux C. Sa croissance économique étonnamment élevée, qui s’est établie à 2,1 % en 2016, est attribuable à la construction de la plateforme pétrolière d’Hébron.

Mais Terre-Neuve-et-Labrador s’en sort mal à tous les autres indicateurs. La province obtient un D pour l’indice de l’IDE entrant. Elle écope d’un D- en ce qui a trait à la croissance de la productivité du travail, au taux de chômage et à la croissance de l’emploi, car la position qu’elle occupe à ce chapitre est inférieure à celle du pays comparable au Canada le plus mal classé. La province se classe au dernier rang du classement général quant à deux de ces indicateurs (croissance de la productivité du travail et taux de chômage).

Comment s’en sortent les provinces maritimes?

Les provinces maritimes se retrouvent pratiquement en queue de peloton, occupant entre les 20e et 25e rangs parmi les 26 provinces et pays du classement général.

Le Nouveau-Brunswick se classe en tête des autres provinces maritimes, se situant à la 20e place au classement général. Mais encore une fois, la province ne reçoit que deux notes supérieures à D : un A pour ce qui est de l’inflation et un C pour la croissance moyenne de la productivité du travail. Le Nouveau-Brunswick obtient des D pour la croissance économique, le taux de chômage, la croissance de l’emploi et l’indice de l’IDE de création entrant. La province occupe la 7e position parmi les provinces en matière de croissance économique (1,6 %) et au 4e rang parmi les 26 régions de comparaison au chapitre du taux de chômage (9,5 %) en 2016. Elle s’en sort mieux que six autres provinces en termes de croissance de l’emploi, bien qu’elle ait connu un recul de 0,1 % à cet égard. Et même si ses résultats pour ce qui est de l’indice de l’IDE de création entrant la situent dans la moitié supérieure des régions de comparaison, ils sont à ce point inférieurs à ceux du pays qui arrive en tête à ce chapitre, l’Irlande, que la province écope malgré tout d’un D. Enfin, elle obtient sa note la plus faible, un D-, quant au revenu par habitant, car elle se classe derrière le pays de comparaison le moins performant à ce chapitre, la France.

La Nouvelle-Écosse occupe le 23e rang parmi 26 régions de comparaison. À l’instar de son voisin, le Nouveau-Brunswick, elle obtient un A pour le taux d’inflation et un C pour la croissance de la productivité du travail. La province récolte également un C pour le taux de chômage et un D ou un D- à tous les autres indicateurs. Le taux de chômage de la Nouvelle-Écosse est plus bas que celui du Nouveau-Brunswick, mais la province se classe derrière son voisin pour tous les autres indicateurs.

L’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) occupe l’avant-dernier rang du classement général, ne devançant que Terre-Neuve-et-Labrador. Comme la plupart des provinces, l’Î.-P.-É. décroche un A en ce qui concerne l’inflation. La province obtient des notes moyennes, soit des C, pour la croissance économique et de la productivité du travail, mais sinon, elle arrive à égalité avec Terre-Neuve-et-Labrador – la province la moins bien classée – avec le plus grand nombre de D- à l’échelle du pays. Ses résultats de 2016 au chapitre du revenu par habitant (31 947 $ US, aux prix et à la parité de pouvoir d’achat de 2010) et de la croissance de l’emploi (–2,3 %) étaient les deux pires de l’ensemble des régions et pays comparés. L’Î.-P.-É. affiche également le 2e plus haut taux de chômage parmi toutes les régions de comparaison en 2016, à 10,7 %, et occupe ex æquo avec la Nouvelle-Écosse l’avant-dernière place en matière de croissance moyenne de la productivité du travail, avec un taux de 0,6 %.

Comment les territoires se classent-ils?

Nous n’incluons pas les territoires dans nos calculs aux fins des comparaisons provinciales et internationales, car les données ne sont pas disponibles pour plusieurs indicateurs du bilan comparatif de l’économie. Cependant, le Conference Board entend intégrer les territoires dans son analyse et il fournit donc des renseignements sur leur performance quand des données sont disponibles.

Les territoires s’en sortent relativement bien à de nombreux indicateurs économiques, particulièrement le Yukon, qui affiche une excellente performance.

Le Yukon décroche un A ou un A+ à quatre des six indicateurs pour lesquels des données territoriales sont disponibles. Le territoire obtient un A pour son revenu par habitant qui, à 56 571 $ US (aux prix et à la parité du pouvoir d’achat de 2010), est bien supérieur à la moyenne canadienne de 42 346 $ US. Le Yukon obtient également un A+ pour son impressionnante croissance économique de 8,3 %, la plus élevée de toutes les provinces ou territoires en 2016, et un autre A+ pour une croissance de l’emploi de 4,1 %. Comme les deux autres territoires, et toutes les provinces sauf le Québec, elle remporte un A pour son taux d’inflation. Le Yukon reçoit un B à l’indicateur du chômage, mais son taux de chômage de 5,6 % a été le plus bas au pays en 2016.

La croissance de la productivité du travail est le seul indicateur pour lequel le Yukon s’en sort mal. Comme dans les autres territoires, la productivité du travail du Yukon a diminué au cours des cinq dernières années, ce qui lui vaut un D- à ce chapitre.

Les Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) obtiennent un A ou un A+ pour trois indicateurs, notamment un A pour la croissance de l’emploi et l’inflation. Le revenu par habitant des T.N.-O., qui atteint 88 719 $ US (aux prix et à la parité du pouvoir d’achat de 2010), est plus élevé que ceux de toute province ou tout pays de comparaison inclus dans ce classement, ce qui lui permet de décrocher un A+. Le revenu par habitant des T.N.-O. dépasse celui de toutes les provinces canadiennes depuis le début des années 2000, lorsque les données sur le territoire en tant qu’entité distincte du Nunavut ont été rendues disponibles. Et même si une partie de cette richesse ne reste pas dans le territoire, le revenu médian des T.N.-O. demeure le plus élevé au pays. Le vaste bassin de ressources naturelles du territoire, qui comprend des diamants, du pétrole et du gaz, est le catalyseur de son haut revenu par habitant.

Le territoire ne fait toutefois pas bonne figure aux trois autres indicateurs. Sa croissance économique de 0,4 % en 2016 et sa croissance moyenne de la productivité du travail de -4,2 % sur cinq ans lui valent un D- à ces deux indicateurs. Quant au taux de chômage, les T.N.-O. se voient attribuer un C, avec un taux de 7,4 % en 2016.

Le Nunavut ne s’en tire pas aussi bien que les autres territoires au classement général, mais il se situe encore au-dessus de la moyenne nationale à plusieurs indicateurs. L’étonnante croissance de l’emploi du territoire, qui s’élevait à 6,3 % en 2016, était supérieure à celle de toute autre région de comparaison du palmarès, ce qui lui permet de décrocher un A+ à ce chapitre. Comme la plupart des autres provinces et territoires, il obtient un A pour l’inflation. Le revenu par habitant du Nunavut, qui atteint 51 993 $ US (aux prix et à la parité du pouvoir d’achat de 2010), est inférieur à celui des deux autres territoires, mais encore largement supérieur à la moyenne canadienne, ce qui lui vaut un B. Son taux de croissance économique de 3,9 % en 2016 est également bien supérieur à la moyenne canadienne, mais n’est pas aussi élevé que le pays le plus performant à cet égard, ce qui se traduit par un B.

Le Nunavut s’en sort particulièrement mal à deux indicateurs. Il écope de D- pour sa croissance moyenne de la productivité du travail, qui a été négative de 2011 à 2015, et pour son taux de chômage qui, à 14,9 %, est plus haut que celui tout autre province, territoire ou pays comparables. Deux facteurs clés contribuent au taux de chômage élevé du Nunavut. Premièrement, de nombreux emplois sont occupés par des travailleurs venus du Sud, qui ne deviennent pas résidents du territoire et ne sont donc pas comptabilisés dans les statistiques territoriales sur l’emploi. Deuxièmement, l’augmentation du nombre d’emplois due à l’expansion économique a encouragé davantage de Nunavois à s’intégrer à la population active. Comme tous ne trouvent pas un travail, le nombre de chômeurs augmente.

Pourquoi les provinces riches en ressources naturelles ont-elles un si mauvais rendement au bilan comparatif de l’économie de cette année?

Il y a quelques années, les classements provinciaux étaient très différents de ceux d’aujourd’hui. L’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador arrivaient en tête du classement, surpassant toutes les autres provinces et les pays comparables et décrochant globalement des A+. Cette année, ces trois provinces riches en ressources naturelles ont dégringolé dans le classement, obtenant globalement des D ou D- au bilan comparatif de l’économie. Comment un tel revers de fortune a-t-il pu survenir?

Cette chute peut s’expliquer en grande partie par un évènement : le choc des prix des produits de base qui a débuté en 2014. Au cours de cette période, les cours mondiaux de tous les principaux produits de base ont subitement reculé en raison d’une offre excédentaire et de la faiblesse de la demande. De son plus haut niveau atteint au début de 2014 jusqu’à son creux au début de 2016, le prix du pétrole a diminué de 71 %; celui du gaz naturel, de 57 %; celui du blé, de plus de 30 %; celui du zinc, de 35 %; celui du nickel, de 57 %; et celui du fer, de 63 %2.

Les années d’essor de l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador ont été alimentées par une forte demande des produits de base et de leurs prix élevés à l’exportation. En 2014, les exportations internationales de matières primaires (produits énergétiques; minerais métalliques et minéraux non métalliques; produits agricoles, de la pêche et produits alimentaires intermédiaires; produits forestiers et matériaux de construction et d’emballage) représentaient 36 % du PIB de Terre-Neuve-et-Labrador, 37 % de celui de la Saskatchewan et 27 % de celui de l’Alberta. En 2016, ces chiffres étaient tombés respectivement à 23 %, 28 % et 20 %3. Il n’est donc pas surprenant que ces provinces aient connu des difficultés au cours des deux dernières années.

Terre-Neuve-et-Labrador, la Saskatchewan et l’Alberta ont encore d’importants atouts. Ces trois provinces ont encore des revenus élevés par habitant, et l’Alberta et la Saskatchewan continuent d’avoir un bon rendement en matière de la croissance de la productivité du travail.

Mais toutes trois sont tirées vers le bas du classement par leur piètre performance quant à l’indice de l’IDE entrant, la croissance de l’emploi et la croissance économique – des résultats directement liés à l’effondrement des cours des matières premières.

Les prix des produits de base ont déjà commencé à se redresser; au fur et à mesure que cette reprise se poursuivra, elle stimulera la croissance économique et l’investissement et créera des emplois dans ces provinces, ce qui leur permettra de gravir à nouveau les échelons du classement.

La Colombie-Britannique et l’Ontario se maintiendront-elles en tête du classement?

La Colombie-Britannique (C.-B.) et l’Ontario sont les provinces qui obtiennent les meilleurs résultats au bilan comparatif de l’économie de cette année. La performance de la C.-B., en particulier, a été excellente : la province se rapproche des pays comparables au Canada les mieux classés pour ce qui est de la croissance économique, la croissance de la productivité du travail et la croissance de l’emploi. L’Ontario a également affiché un rendement constant à de nombreux indicateurs, ce qui lui a permis de se hisser parmi les six meilleurs au classement général. Ces deux provinces pourront-elles encore enregistrer d’aussi bons résultats?

La prudence est certainement de mise à cet égard, car ces deux provinces seront confrontées à de nouveaux défis dans le futur. Les solides performances qu’elles ont enregistrées au cours des deux dernières années ont reposé sur l’essor des marchés immobiliers et la forte demande américaine pour leurs exportations. Ces deux moteurs économiques font maintenant face à une réalité différente. Si un boom du marché de l’habitation peut se traduire par une forte croissance économique, il peut causer du tort aux familles qui ont de la difficulté à accéder à la propriété dans les villes où elles vivent. En 2016, le gouvernement de la C.-B. et l’administration municipale de Vancouver ont pris des mesures pour ralentir la progression du secteur du logement et des mesures semblables ont été annoncées par le gouvernement de l’Ontario en avril 2017. Si ces politiques réussissent à refroidir les marchés immobiliers, cela aura un effet négatif sur la croissance économique des deux provinces en 2017 et dans les années suivantes.

Ce qui se passe au sud de la frontière constitue une autre menace pour la croissance économique. Le président américain Donald Trump a remporté les élections de 2016 après avoir promis à maintes reprises de durcir la position des États-Unis à l’égard de ses partenaires commerciaux, de promouvoir des emplois au pays et de renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain. Lors de la rédaction de ce texte, on ne connaissait pas encore l’éventail complet des politiques commerciales que l’administration américaine compte adopter, mais toute mesure visant à limiter le flux de marchandises entre le Canada et les États-Unis perturbera les activités des exportateurs de la C.-B. et de l’Ontario. L’Ontario pourrait en partie échapper au courroux du président Trump, car son secteur automobile clé est si étroitement intégré au secteur automobile américain que toute restriction du commerce nuirait autant aux fabricants américains que canadiens. Mais la C.-B. pourrait ne pas avoir cette chance : la province exporte principalement aux États-Unis des produits forestiers, qui ont profité d’une forte demande grâce à la croissance vigoureuse du secteur du logement américain. Toutefois, le bois d’œuvre fait l’objet d’un différend commercial de longue date entre les deux pays. Au début de 2017, l’administration Trump a annoncé qu’elle imposerait des droits sur les importations canadiennes de bois d’œuvre résineux. À moins qu’un nouvel accord ne soit conclu sur ce dossier, les producteurs de bois d’œuvre de la Colombie-Britannique perdront des parts de marché aux États-Unis, ce qui nuira aux emplois et à la croissance dans la province.

Quelles sont les causes de la performance régulièrement médiocre des provinces maritimes?

Cette année, les provinces de l’Atlantique ont presque raflé toutes les dernières places du classement. Terre-Neuve-et-Labrador est un cas particulier dans la région : la province est passée du haut au bas du classement en raison de l’effondrement des cours des produits de base. Mais depuis longtemps, les provinces maritimes du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard sont à la traîne dans le classement en ce qui a trait au revenu par habitant, au chômage et à l’indice de l’IDE entrant. Dans le dernier bilan comparatif Les Performances du Canada publié en 2014, l’Île-du-Prince-Édouard a reçu un B au classement général, mais le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse ont tous deux obtenu des D. Les trois provinces écopent maintenant d’un D-. Pourquoi la région éprouve-t-elle tant de problèmes?

Cette situation ne peut s’expliquer par un seul facteur. Cette région est beaucoup moins urbanisée que le reste du pays : 46 % de la population des Maritimes habite en milieu rural, contre seulement 17 % dans le reste du pays. Les gens qui vivent dans ces régions rurales dépendent généralement des emplois saisonniers, comme l’agriculture ou la pêche, mais les travailleurs locaux font face à une pénurie d’emplois pendant la saison morte. Par conséquent, beaucoup d’entre eux ne travaillent qu’une partie de l’année, ce qui contribue pour beaucoup aux faibles revenus par habitant et aux taux élevés de chômage de ces provinces.

Comme les provinces maritimes ne parviennent pas à attirer un vaste apport d’IDE entrant, en partie à cause de leurs petites populations et de leur caractère rural, ce manque d’investissement nuit à leur productivité du travail.

En outre, de nombreuses personnes en âge de travailler quittent ces provinces pour se rendre dans d’autres régions du pays ayant de meilleurs débouchés économiques. Cela fait en sorte que la région ressent déjà les effets du vieillissement de la population. Les gens qui restent dans la région ont un ratio de personnes à charge supérieur à celui du reste du pays, ce qui requiert plus de dépenses pour les services publics, comme les soins de santé. En raison de l’ampleur des demandes de la population et de l’assiette fiscale réduite, les gouvernements de la région se retrouvent dans une situation budgétaire difficile, qui limite leur capacité à augmenter les dépenses en éducation et à accroître les investissements.

Que peut-on faire pour améliorer la performance du Canada dans l’avenir?

La productivité est le déterminant le plus important de la prospérité du pays à long terme. Les pays et les provinces qui sont innovants et capables de s’adapter aux fluctuations de la nouvelle économie mondiale bénificient d’une plus grande productivité et disposent ainsi d’un niveau de vie supérieur. Malheureusement, le Canada accuse depuis longtemps un retard face à bon nombre de ses concurrents lorsqu’il s’agit de niveaux de productivité du travail et de croissance. En 2015, chaque heure de travail au Canada produisait 48,55 $ US de production (aux prix et à la parité du pouvoir d’achat de 2010); en revanche, chaque heure de travail aux États-Unis produisait 62,89 $ US, soit près d’un tiers de plus.

Le faible niveau de la productivité constitue un énorme défi pour la prospérité économique future. Améliorer la productivité du travail ne nécessite pas de travailler plus fort ou plus longtemps, mais de travailler plus intelligemment. L’idée est de trouver des moyens plus efficaces et efficients de produire les biens et les services, de manière à obtenir plus avec la même quantité d’effort. Elle consiste aussi à se tourner vers des produits et des services à plus forte valeur ajoutée qui rapportent davantage sur le marché.

L’amélioration de la productivité incombe non seulement aux gouvernements, mais aussi aux entreprises, à leurs dirigeants et à leurs propriétaires. Il n’existe pas de solutions miracles pour améliorer la productivité, mais les stratégies courantes consistent notamment à investir davantage dans le matériel et l’outillage (en particulier dans la technologie de l’information et des communications), à favoriser l’innovation et à attirer plus d’investissements directs étrangers.

De nombreuses provinces ont connu une forte croissance de la productivité du travail au cours des cinq dernières années, et toutes, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador, ont en partie réduit leur écart avec les États-Unis. Ces progrès sont les bienvenus et constituent une première étape fructueuse, mais le Canada doit poursuivre ses efforts s’il veut continuer à améliorer sa performance globale et son classement relatif. Il est donc impératif que le pays et ses provinces se concentrent sur des initiatives qui favorisent la croissance de la productivité du travail. En outre, bien que les résultats du Canada en matière de croissance de la productivité du travail soient convenables par rapport aux pays comparés, sa performance en la matière est faible en chiffres absolus : une croissance de la productivité du travail de 1 % est en effet modeste. De fait, en tenant compte du vieillissement de la population et du ralentissement de la croissance de la main-d’œuvre, ce rythme d’expansion de la productivité ne génère qu’une modeste croissance économique potentielle de 1,7 %. Étant donné ce taux de croissance, les gouvernements auront du mal à respecter leurs priorités sociales, comme les dépenses publiques de soins de santé destinées à une population vieillissante.

Notes de bas de page

1    Dans ce bilan comparatif, les taux de croissance réelle du PIB correspondent au PIB aux prix du marché, cela afin de pouvoir procéder à des comparaisons avec les sources de données internationales. Les données de Statistique Canada sur le PIB provincial aux prix du marché pour 2016 ne seront publiées qu’en novembre 2017. Par conséquent, les données sur le PIB de 2016 pour les provinces proviennent des dernières prévisions du Conference Board du Canada sur les économies provinciales, publiées en mai 2017. Les PIB provinciaux de 2016 aux prix du marché se fondent sur le PIB réel de 2016 aux prix de base, tel qu’établi par Statistique Canada.

2    Les calculs du Conference Board du Canada sont fondés sur les prix des produits de base de la Banque mondiale.

3    Les calculs de Conference Board du Canada sont fondés sur le tableau CANSIM 228-0060 de Statistique Canada, Importations et exportations nationales de marchandises, base douanière, selon le Système de classification des produits de l’Amérique du Nord (SCPAN), le Canada, les provinces et les territoires.